La spirale de la violence au Darfour inquiète les Nations-unies et l’Union africaine

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S’il est vrai que les guerres inter ethniques au Soudan relèvent toutes de l’histoire, il faut tout de même reconnaître que ces derniers temps, la recrudescence des violences notées dans cette zone est accentuée par le coup d’Etat militaire en octobre qui a délogé du pouvoir le gouvernement de transition. Certaines ethnies mieux représentées par les putschistes se sentent supérieurs et s’érigent en « cadi » dans la zone du Darfour ; ces milices armées sont surtout incarnées les janjawids. 

L’union Africaine, les Nations unies et l’Union européenne s’inquiètent d’une recrudescence de la violence au Darfour, région à l’ouest du Soudan suite au massacre dont a été victime ce dimanche 24 Avril, un village Massalit, une minorité ethnique non-arabe par des combattants issus de tribus arabes. Cette attaque a fait plus de 150 morts dont 17 enfants et 27 femmes. Un très lourd bilan dans cette région ravagée par la guerre. Lundi, la violence s’est étendue à El Geneina, capitale de la province du Darfour occidental Selon RFI. Depuis les violences du week-end, El Geneina est sous haute tension selon notre source.

Les rues sont vides, les habitants enfermés chez eux de peur d’une nouvelle attaque, explique cet habitant : « La ville est déserte, les habitants sont terrés chez eux… Selon les rumeurs, la ville est encerclée par des milices armées. Lundi, les gens ont paniqué, car il y a eu des affrontements violents dans certains quartiers et les habitants ont fui. Je les ai vus s’enfuir dans la rue, ne sachant pas où aller et portant leur valise. », source RFI.

Il faut savoir que ces violences entre éleveurs arabes et africains soudanais. Mais ces conflits se sont aggravés ces derniers mois selon Salih Mahmoud, le président de l’association des avocats du Darfour. Pour lui, avec le coup d’État militaire en octobre, les milices arabes alliées au numéro deux du régime, le général Hemeti, se sentent toutes puissantes : « La violence a toujours été pour le contrôle de la terre. Le but des intrus, les janjawids, est de récupérer la terre des populations autochtones et de s’y installer. La tactique est toujours la même : attaquer les villages, les détruire, tuer les habitants, violer les femmes, terroriser les déplacés afin qu’ils ne veuillent plus jamais revenir. » Selon cette organisation, près de 20 000 personnes ont été déplacées par cette nouvelle vague de violence.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis le mois d’octobre, une série d’attaques de villages très souvent non-arabes a fait plusieurs centaines de morts et de blessés dans les régions de Jebel Moun et de Kreinik. Plus de 83 000 personnes ont été déplacées du fait de ces violences.