Le gouvernement équatorien a déclaré comme des « objectifs militaires » à 74 membres de différentes organisations de trafic de drogue qui opèrent dans le pays, réaffirmant que « le conflit armé interne » n’est pas encore terminé.
La liste des 74 barons de la drogue a été publiée par la présidence de la république équatorienne, qui affirme que les autorités « ne seront jamais complices du crime ».
La présidence équatorienne explique que ces personnes figurent en tête des « criminels les plus recherchés » dans le pays, énumérant les huit gangs auxquels ils appartiennent.
Le « conflit armé interne » oppose les forces de l’ordre et de puissantes organisations criminelles qui opèrent dans le trafic de drogue et qui se sont diversifiées dans les enlèvements et les extorsions, faisant de l’Équateur le pays le plus dangereux d’Amérique latine avec un taux d’homicides de 45 pour 100 mille habitants.
Au cours des derniers mois, les prisons équatoriennes, où sont incarcérés des barons de la drogue, ont été le théâtre d’épisodes récurrentes de mutineries avec des affrontements à l’arme automatique entre les prisonniers et les forces de l’ordre.
Peu avant la publication de la liste des 74 criminels élevés au rang « d’objectifs militaires », le président équatorien, Daniel Noboa, avait indiqué que son gouvernement a identifié les « grands patrons » du trafic de drogue qui opèrent dans les zones frontalières avec la Colombie et le Pérou et à l’intérieur du pays.
Noboa a reconnu que ces personnes sont à la tête de « structures très grandes et très fortes » que son gouvernement avait classées comme des « organisations terroristes ».
Dans « le premier niveau » de la liste, figure le mexicain Ismail « El Mayo » Zambada, l’homme le plus recherché par le Mexique et par l’agence américaine de lutte contre le trafic de drogue (DEA).
En raison de sa proximité avec deux pays grands producteurs de drogue (Pérou et Colombie), l’Équateur est devenu au cours des dernières années le point de départ de chargements de drogue vers les Etats-Unis et l’Europe, via le grand port de Guayaquil.
Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, plus de 550 tonnes de drogue ont été saisies en Équateur au cours des trois dernières années.