Diplomatie : le football, ce nouveau soft power du Maroc

Stade

Yassine chraibi

Le football dépasse la sphère sportive ; il devient globalement un outil de soft power pour une nation, capable de tisser des liens avec d’autres nations éloignées géographiquement et culturellement grâce à la passion commune pour ce sport. Le sport véhicule des vertus bénéfiques pour la société, rapprochant les peuples autour de valeurs communes telles que l’amour de la patrie, l’entraide et le respect mutuel. De plus, cela conduit à une baisse drastique de la criminalité et des maladies au sein de la société marocaine.

Au fil des années, le Royaume s’est positionné comme un refuge pour le football africain. Plusieurs fédérations africaines de football ont signé des partenariats avec le Maroc pour y jouer, leurs stades n’étant pas homologués. Le gouvernement a mis en œuvre une diplomatie footballistique, concentrant tous les efforts sur cette discipline. Le Maroc a fait son retour dans l’Union africaine (UA) en janvier 2017 après 32 ans d’absence. Le sport est devenu un vecteur de rapprochement avec les pays africains anglophones, plus proches de l’Afrique du Sud.

Aujourd’hui, le football est devenu un levier pour nouer des liens avec des pays africains. En 2015, le Maroc a signé des partenariats sportifs avec la Tanzanie et le Rwanda, s’engageant à financer la construction de plusieurs stades.

Lire aussi : LA FRMF RENOUVELLE SA CONFIANCE À WALID REGRAGUI EN TANT QUE SÉLECTIONNEUR DE L’ÉQUIPE…

Le Royaume a également entrepris d’importants projets de construction et de rénovation d’infrastructures, notamment des stades modulables, des lignes à grande vitesse, des routes, des terminaux d’aéroport et des gares. La fédération marocaine de football réinvestit également l’argent collecté auprès des fédérations africaines de football lorsqu’elles viennent disputer des matchs sur le territoire national.

La Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) a établi des partenariats avec 44 fédérations africaines, principalement subsahariennes. Il s’agit de contrats de deux ans renouvelables, ajustés selon les réalités locales, incluant l’accompagnement dans la réalisation d’infrastructures sportives, la formation des cadres, l’accueil de stages pour des sélections nationales, la formation des arbitres et l’organisation de matchs amicaux.

Le Maroc aspire à se positionner comme leader continental dans le domaine du football. La FRMF est réaliste quant aux coûts de ces investissements, mais la concrétisation de cette politique proactive permettrait de se positionner sur l’échiquier de la diplomatie sportive.

Dans cette dynamique, plusieurs matchs amicaux opposant des équipes nationales africaines se dérouleront au Grand Stade de Marrakech du 22 au 26 mars 2024, rassemblant de grandes nations du football continental, notamment le Nigeria, finaliste de la dernière CAN 2023, et le Ghana, autre grande nation du football africain.

L’organisation par le Maroc de deux événements sportifs d’envergure, tels que la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, pose de réels défis en termes d’infrastructures sportives et civiles, comme les routes, autoroutes, ports, aéroports, équipements touristiques et hospitaliers. De plus, le Royaume bénéficie d’un atout majeur grâce à sa proximité avec l’Europe. La coopération tripartite Maroc-Espagne-Portugal présage des relations politico-économiques renforcées entre ces trois pays dans un avenir proche. Le Maroc est presque prêt pour la CAN 2025 avec six stades en cours de rénovation. Le projet de grand stade de Casablanca, qui sera édifié entre Mansouria et Benslimane, viendra renforcer les capacités du Royaume pour la Coupe du Monde 2030.