Afrique du Sud : Trois accusés dans le scandale Phala Phala devant le tribunal

Phala Phala

Trois suspects inculpés pour vol d’argent dans la ferme Phala Phala du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, sont de retour devant le tribunal ce vendredi.

Plus de 580.000 dollars américains ont été volés en 2020 dans la ferme privée du chef de l’Etat dans le Limpopo, provoquant un scandale à grand retentissement qui a failli contraindre Ramaphosa à démissionner.

Le trio a été arrêté en 2023 et accusé de vol, d’effraction et de complot en vue de commettre des effractions.

Deux des accusés, les frères et sœurs Floriana et Ndilinasho Joseph, sont actuellement libérés sous caution de 259 dollars (5 000 rands) et 518 dollars, respectivement. Le troisième suspect, Imanuwela David, qui serait le cerveau du crime, s’est vu refuser la libération sous caution.

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L’affaire a été portée pour la dernière fois devant le tribunal de première instance de Bela Bela en décembre dernier et les mis en cause comparaissent aujourd’hui sur le banc des accusés.

Le scandale est lié à une plainte pénale déposée en 2022 par l’ancien chef de l’espionnage Arthur Fraser qui a accusé le Président sud-africain de ne pas avoir signalé le cambriolage dans sa ferme, contrevenant ainsi à la loi sur la prévention du crime organisé.

Suite à cette affaire, une Commission parlementaire, mise en place par la Présidente du Parlement, a conclu dans un rapport que Ramaphosa doit répondre à de graves violations de la Constitution pour s’être exposé à un conflit d’intérêts, avoir effectué un travail rémunéré à l’extérieur et avoir enfreint la loi sur la prévention des activités de corruption.

La Commission avait ainsi recommandé au Parlement d’entamer la procédure de destitution du chef de l’Etat. Mais les députés du Congrès National Africain (ANC au pouvoir), qui sont majoritaires, ont rejeté le rapport lors d’un vote controversé.

En réaction, la Présidence sud-africaine a indiqué que Ramaphosa ne contestera plus légalement le rapport du panel indépendant, affirmant que l’affaire est sans objet après le vote de l’Assemblée nationale de ne pas procéder à une enquête de destitution.

Le chef de l’Etat, qui est également président du Congrès National Africain avait auparavant déposé une requête pour un réexamen du rapport devant la Cour constitutionnelle, demandant qu’il soit annulé. Mais la Cour constitutionnelle a rejeté cette demande, arguant que Ramaphosa n’avait pas établi de dossier pour se présenter directement devant le tribunal suprême.

En cherchant à annuler le rapport de la Commission parlementaire indépendante, le Président a introduit un recours à la Cour constitutionnelle au motif que sa demande relevait de sa compétence exclusive.