L’Afrique du Sud est confrontée à un nouveau coup dur en matière de disponibilité énergétique, la rupture imminente de l’approvisionnement en gaz naturel en provenance du Mozambique constituant une menace sérieuse à plusieurs secteurs de l’économie, a averti jeudi la Fédération des entreprises sud-africaines (BLSA).
«En raison d’une combinaison d’inaction politique et d’incapacité à s’engager dans les investissements à grande échelle nécessaires à la création d’infrastructures alternatives, nous sommes désormais confrontés à une interruption presque inévitable de l’approvisionnement», a déclaré la directrice de la Fédération, Busisiwe Mavuso, dans une tribune.
Lire aussi : L’ANGOLA DÉTERMINÉ À RENFORCER LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT D’ARGENT
Rappelant que de nombreuses industries dépendent du gaz comme source d’énergie, elle a noté que la principale source d’approvisionnement dont dispose le pays actuellement, à savoir deux gisements au Mozambique, sera suspendue à partir de 2026.
«Comme c’était le cas pour la crise de l’électricité, plusieurs avertissements ont été émis depuis un certain temps quant à l’imminence d’une telle rupture, sans qu’aucune mesure ne soit prise pour y remédier», a-t-elle déploré.
Par ailleurs, Mme Mavuso a signalé que des investissements massifs sont nécessaires pour développer de nouvelles sources de gaz et des infrastructures de transport, notant que, dans l’état actuel des choses, les options disponibles prévoient un intervalle de 12 à 18 mois entre la fin de l’approvisionnement et la mise en service de tout nouvel approvisionnement.
La semaine dernière, l’Association des utilisateurs industriels de gaz d’Afrique australe (Igua-SA) a mis en garde que l’Afrique du Sud n’a que quatre mois pour trouver des alternatives au gaz naturel en provenance du Mozambique et éviter une pénurie de cette source d’énergie vitale pour l’économie du pays.
«Le gouvernement sud-africain ne tient pas compte des avertissements répétés concernant le pire scénario dans lequel le pays manquerait de gaz naturel d’ici juin 2026, lorsque la compagnie publique de produits pétrochimiques (Sasol) cesserait de fournir cette ressource en provenance du Mozambique», a souligné Igua-SA dans un communiqué.
Elle a expliqué que bien que 2026 puisse paraître relativement lointaine, des gazoducs et d’autres infrastructures devront être construits et mis en service dans les mois à venir pour que le flux de gaz soit maintenu au même niveau.