Afrique du Sud : Incertitude politique autour de l’avenir du programme de transition énergétique

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L’incertitude politique autour de l’avenir du programme de transition énergétique juste en Afrique du Sud (JETP) suscite de grandes inquiétudes des investisseurs du secteur des énergies renouvelables, ont indiqué lundi des experts économiques.

Ces appréhensions font suite à la publication, récemment, par le gouvernement sud-africain d’un projet de Plan intégré de ressources 2023, pour commentaires publics.

Le Plan propose une utilisation accrue des combustibles fossiles et une réduction de l’utilisation des énergies renouvelables, dans le cadre du mix énergétique visant à conserver la capacité distribuable en raison du déficit d’approvisionnement en électricité.

Certaines des propositions incluent également la fermeture retardée de 10 ans des centrales électriques au charbon de la compagnie publique d’électricité «Eskom», dont le déclassement est prévu après 2035. Le charbon est responsable pour plus de 8O% de la production électrique en Afrique du Sud, l’un des gros pollueurs dans le monde.

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La société de gestion d’actifs Schroders a indiqué, à cet égard, que la bataille du pays pour garder les lumières allumées et résoudre les problèmes épineux des délestages électriques récurrents était prioritaire et entraînait un changement de comportement des investisseurs.

«Les gestionnaires de portefeuille, qui prennent les décisions d’investissement, suivent un processus incluant des éléments tels que le plan intégré de ressources du pays, ou la manière dont les entreprises envisagent un mode de vie durable.», a déclaré Kondi Nkosi, responsable pays de Schroders pour l’Afrique du Sud.

Bien que certains économistes aient suggéré que le Plan intégré de 2023 devait être remanié de toute urgence, l’ingénieur nucléaire civil Hügo Krüger a déclaré que pour atteindre les objectifs tracés pour les énergies renouvelables, l’Afrique du Sud devrait construire environ 14.000 km de lignes de transmission en 10 ans.

«La transmission est un frein à l’adoption rapide des énergies renouvelables», a expliqué M. Krüger, arguant que «malheureusement, ce développement d’infrastructures à grande échelle n’est pas réalisable dans un avenir immédiat, c’est pourquoi je soutiens que l’Afrique du Sud revient au réalisme énergétique, ce qui signifie brûler du charbon +sale+».

Parallèlement, dans ses dernières Perspectives énergétiques mondiales, l’Agence internationale de l’énergie a récemment déclaré que la transition mondiale vers les énergies renouvelables était désormais «imparable».

Les économistes soutiennent ainsi la transition vers des modèles économiques plus durables et exhortent l’Afrique du Sud à prendre les mesures qui s’imposent pour atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050.