Alors que l’économie mondiale est secouée par des crises à répétition — pandémie, changement climatique — l’Afrique tente de consolider sa résilience à travers l’un des projets les plus emblématiques de son intégration régionale : la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Lancée sous l’égide de l’Union Africaine (UA) en 2018, elle est entrée en vigueur en 2019. C’est toutefois le 1er janvier 2021 qui a marqué le véritable coup d’envoi de la ZLECAf, avec le début des échanges commerciaux encadrés par les nouvelles règles de l’accord. Cette initiative historique vise à faire du commerce intra-africain le moteur d’une transformation structurelle du continent.
Dans un monde confronté à des tensions géopolitiques et à des perturbations économiques globales, la ZLECAf témoigne d’une tentative de souveraineté économique africaine. Elle vise à renforcer la résilience des pays africains face aux chaînes de valeur internationales dominées par les puissances du Nord et à réorienter les flux commerciaux vers des partenariats Sud-Sud.
La ZLECAf, aujourd’hui ratifiée par une large majorité des États membres de l’UA, repose sur une volonté affirmée : construire un marché commun africain, qui constitue un levier de croissance, de réduction de la pauvreté et d’industrialisation endogène. Elle se veut aussi une réponse aux déséquilibres persistants : faible part du continent dans le commerce mondial (à peine 2,5 %) et une forte dépendance aux exportations brutes, selon le rapport de l’Institute for Security Studies publié en mai 2024.
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Ce projet s’inscrit dans la vision à long terme de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui ambitionne une Afrique « intégrée et prospère ».