La deuxième plus grande société de minoterie du Zimbabwe, Blue Ribbon Foods, a interrompu ses activités dans son usine de Bulawayo en raison d’une grave pénurie de maïs sur le marché local.
L’arrêt, confirmé lundi, illustre une réalité qui contraste fortement avec les déclarations optimistes du gouvernement affirmant l’existence d’un excédent national de céréales.
« Nous avons sept silos qui contiennent chacun environ 180 tonnes. Ils sont tous vides depuis avril. Nous nous demandons quand ils seront à nouveau remplis », a déclaré Nqabutho Mkhize, coordinateur commercial de Blue Ribbon.
En fonctionnement normal, l’entreprise fait tourner deux shifts par jour, employant 34 travailleurs par équipe et produisant jusqu’à 60 tonnes de farine de maïs quotidiennement.
« Pour l’instant, tout ce que nous pouvons faire, c’est espérer que la situation change rapidement afin de reprendre une production normale. Nos travailleurs vivent dans l’incertitude », a ajouté Mkhize.
Plusieurs autres entreprises ont déjà réduit leurs activités ou licencié des employés en raison de la pénurie d’approvisionnement et des obstacles réglementaires.
Le gouvernement zimbabwéen, qui s’attendait à une récolte céréalière de 2,9 millions de tonnes, bien au-dessus des besoins nationaux estimés à 2,2 millions de tonnes, avait interdit en juin dernier les importations de maïs.
« Aujourd’hui, il est difficile de remplir même un camion de 30 tonnes. Certains jours, nous ne recevons que deux ou trois sacs de 50 kg. Il faut parfois une semaine entière pour remplir un seul camion d’une tonne », a déploré David Moyo, président régional sud de l’Association des minotiers du Zimbabwe (GMAZ).
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Plus de 60 % de la population du Zimbabwe, pays autrefois considéré comme le grenier de l’Afrique australe, est aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire, la plupart des ménages étant incapables d’obtenir suffisamment de nourriture pour répondre à leurs besoins de base en raison de l’hyperinflation.
Dans les zones rurales, quelque 5,5 millions de personnes sont actuellement confrontées à l’insécurité alimentaire, les faibles précipitations et les conditions climatiques erratiques ayant un impact sur les récoltes et les moyens de subsistance.
