Face à l’urgence que représente la marginalisation de millions de jeunes africains classés parmi les NEETs – ni en emploi, ni en éducation, ni en formation – un rendez-vous panafricain de haut niveau s’organise à Marrakech. Les 19 et 20 juin, la ville ocre deviendra la capitale d’une jeunesse que l’on refuse désormais de laisser sur le banc de touche.
Organisé conjointement par la Fondation Jadara et l’Union Panafricaine de la Jeunesse (UPJ), le sommet YES Africa 2025 s’impose comme un levier concret de transformation. « Loin des colloques théoriques sans lendemain, ce sommet se veut stratégique et concret, avec une ambition claire : repositionner la jeunesse au cœur des priorités politiques, économiques et sociales du continent », a affirmé Hamid Ben Elafdil, président de la Fondation Jadara, dans un entretien accordé à Afrique Diplomatique.
Le président a souligné que dans un continent où plus de 70 % de la population a moins de 30 ans, « Il ne s’agit plus de sensibiliser, mais d’agir ». Selon lui, YES Africa 2025 s’adresse aux décideurs audacieux, aux partenaires stratégiques et aux acteurs de terrain qui partagent la conviction que chaque jeune formé ou accompagné représente un pas concret vers une Afrique plus stable, souveraine et prospère.
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De son côté, Ba Bocar Abdoulaye, vice-président de l’Union Panafricaine de la Jeunesse, a souligné que YES Africa 2025 adopte un format hybride et inclusif, articulé autour de dialogues de haut niveau, d’ateliers de co-création, de rencontres B2B et de forums d’expériences. « L’objectif est clair : rompre avec les discours stériles pour faire émerger des projets concrets, visibles, finançables et portés par les jeunes eux-mêmes », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur l’enjeu de l’autonomisation des NEETs, qui, selon lui, ne se limite pas à la création d’emplois, mais implique de repenser tout un écosystème, notamment renforcer les ONG communautaires, faciliter l’accès à des financements à impact, bâtir des partenariats public-privé équitables et ouvrir les canaux diplomatiques à la voix des jeunes.
Autre initiative phare annoncée, la publication d’un guide multilingue des bonnes pratiques en matière d’insertion socio-économique. Cet outil stratégique vise à capitaliser sur les expériences réussies à travers le continent et à favoriser une meilleure coordination entre les acteurs publics, privés et associatifs engagés pour la jeunesse.