Dans un communiqué daté du 11 octobre, le ministère malien des Affaires étrangères a critiqué la décision américaine d’exiger une caution de 5 000 à 10 000 dollars pour les visas B-1/B-2 des Maliens, annonçant en réponse une mesure de réciprocité pour les ressortissants américains.
Le gouvernement malien a dénoncé « la décision unilatérale » des États-Unis d’Amérique d’instaurer, à partir du 23 octobre, un programme pilote imposant une caution de visa aux ressortissants maliens sollicitant un visa d’affaires ou de tourisme. Selon le communiqué publié à Bamako, cette mesure, qui prévoit le versement de 5 000 ou 10 000 USD, « porte atteinte aux dispositions de l’accord relatif au visa de longue durée à entrées multiples » conclu entre les deux pays et en vigueur depuis avril 2005.
Le texte officiel indique que « le Mali prend acte de cette mesure mais la déplore ». En application du principe de réciprocité, le gouvernement « décide d’instaurer un programme de visa identique », imposant aux ressortissants américains « les mêmes conditions et exigences ». Aucun détail n’a pour l’heure été communiqué sur la date d’entrée en vigueur du dispositif malien, ni sur son champ d’application.
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Le ministère rappelle que Bamako a « toujours collaboré avec les États-Unis » dans la lutte contre l’immigration irrégulière, « dans le respect du droit et de la dignité humaine ». Il réaffirme par ailleurs « l’engagement du gouvernement du Mali à promouvoir des relations de coopération fructueuses » avec Washington, fondées sur le dialogue et le respect mutuel.
Du côté américain, le Département d’État a publié début août une règle provisoire introduisant un programme pilote de caution de visa, destiné à dissuader les dépassements de séjour. Ce mécanisme permet aux agents consulaires de réclamer, dans certains cas, une caution de 5 000, 10 000 ou 15 000 USD selon le profil du demandeur et la situation de son pays d’origine. D’après les premières informations officielles, plusieurs États africains, dont le Mali, figurent parmi les pays concernés.
Cette mesure, perçue à Bamako comme unilatérale, intervient dans un contexte de relations prudentes entre les deux capitales, marqué par un resserrement de la politique migratoire américaine et par la volonté du Mali d’affirmer sa souveraineté diplomatique.
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