Les forces de sécurité mozambicaines ont fait usage d’une «force imprudente et inutile» pour réprimer les manifestations post-électorales, souligne Amnesty International dans un nouveau rapport publié jeudi lors d’une conférence de presse à Maputo.
Le 21 octobre 2024, plusieurs régions du Mozambique ont été en proie à la violence, les forces de sécurité du pays ayant répliqué avec force à des manifestants, pour la plupart pacifiques, contestant le résultat des élections du 9 octobre. Les violences ont continué pendant trois mois, entraînant de nombreux morts et blessés, ainsi que des arrestations arbitraires de manifestants pacifiques, de journalistes, de passants et de mineurs.
Dans son dernier rapport, Amnesty International a conclu que les forces de sécurité mozambicaines ont fait un usage irréfléchi et inutile de la force pour réprimer les manifestations, violant ainsi les droits humains de milliers de citoyens mozambicains.
À travers des témoignages de témoins oculaires et l’analyse de centaines de vidéos et de photographies publiées sur les réseaux sociaux, l’organisation documente comment les forces de sécurité ont tiré à balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur des civils, procédé à des arrestations arbitraires et ciblé des journalistes.
«Au lieu d’écouter les doléances de la population et de lui permettre d’exprimer ses préoccupations, le gouvernement dirigé par le parti Frelimo a déclenché une vague de violence lors des manifestations, entraînant des morts, des blessés graves et une série d’autres violations des droits humains», déplore-t-on.
Une organisation de la société civile mozambicaine, Plataforma Decide, a constaté qu’environ 315 personnes ont été tuées et plus de 3 000 blessées entre le 21 octobre 2024 et le 16 janvier 2025 en relation avec les manifestations.
Les manifestations post-électorales, déclenchées suite au rejet par l’opposition des résultats des élections générales qui ont maintenu le Frelimo au pouvoir, ont semé le chaos dans plusieurs régions du pays, faisant des centaines de victimes et des destructions généralisées dont l’ampleur reste encore à évaluer.
Des barricades routières, des poteaux électriques tombés, des établissements vandalisés et pillés, y compris des unités de police, des stations-service et des succursales bancaires, sont ainsi les conséquences des troubles déclenchées à l’appel du candidat de l’opposition à la Présidentielle, Venancio Mondlane.
Avec MAP