Violence policière extrajudiciaire au Kenya: 23 policiers inculpés de meurtre prémédité (DPP)

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 Plus de 80 policiers ont été inculpés de violence extrajudiciaire, dont 23 de meurtre prémédité, durant les derniers mois par la justice kényane, a annoncé le directeur des poursuites pénales (DPP), précisant que ces affaires ont été instruites sur la base d’enquêtes de l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA).

S’exprimant lors d’une réunion tenue avec le ministre de l’Intérieur, Fred Maiang’i, en présence de hauts responsables gouvernementaux et des groupes de la société civile quelques jours seulement après le tollé sur l’augmentation des cas de brutalité policière dans le pays, le DPP a assuré que sur les 176 affaires en instruction, 85 policiers ont déjà été inculpés de violence extrajudiciaire, dont 23 de meurtre prémédité. Depuis l’instauration du couvre-feu le 27 mars dernier pour juguler la propagation du nouveau coronavirus dans le pays, la police kényane a été impliquée dans la mort de pas moins de 15 personnes, selon un communiqué de l’IPOA qui dit avoir reçu 87 plaintes sur la violence policière, rappelle-t-on.

Le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il prendra des mesures sévères contre les officiers qui seront reconnus coupables de violence contre les Kényans.

La police kényane est régulièrement pointée du doigt par les groupes de défense des droits pour utilisation excessive de la force et exécutions extrajudiciaires, notamment dans les quartiers pauvres.

Le 30 mars, à la suite des critiques de divers groupes sur les abus à Mombasa, deuxième grande ville du Kenya, le président Uhuru Kenyatta s’est généralement excusé du recours à la force par la police.