Le Burkina Faso est en phase d’obtenir du Fonds Monétaire International un décaissement d’environ 32 millions de dollars US pour soutenir les politiques économiques et financières de ce pays de l’Afrique de l’Ouest, a annoncé mardi l’institution de Bretton Woods.
« Le FMI et les autorités burkinabè ont conclu un accord au niveau des services pour la troisième revue du programme économique du Burkina Faso soutenu par la Facilité Élargie de crédit (FEC). Une fois la revue approuvée par le Conseil d’administration du FMI, le Burkina Faso recevra un décaissement d’environ 32 millions de dollars américains (24,1 millions de DTS) de financement », note le FMI dans un communiqué publié sur son portail officiel.
Le communiqué ajoute que la conclusion de cette revue par le Conseil d’Administration du FMI (….) portera le total du soutien financier du FMI décaissé dans le cadre dudit programme à environ 128 millions de dollars américains (96,3 millions de DTS).
La même source a fait savoir qu’une équipe du FMI, dirigée par Jaroslaw Wieczorek, Chef de mission pour le Burkina Faso, a tenu des réunions à Ouagadougou du 1er au 8 avril dans le cadre de la troisième revue du programme de quatre ans soutenus par la Facilité Elargie de Crédit (FEC), rappelant que l’arrangement de la FEC a été approuvé par la direction du FMI le 21 septembre 2023, pour un montant total de 228,76 millions de DTS (302 millions de dollars américains) sur quatre ans.
S’exprimant à cette occasion, M. Wiexzorek a fait savoir que les autorités burkinabè et l’équipe du FMI sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la troisième revue du programme soutenu par la FEC.
« Malgré un contexte humanitaire et sécuritaire difficile, la croissance s’est accélérée pour atteindre 5 % en 2024, soutenue par la forte performance de l’agriculture et des services », a précisé le responsable, estimant que l’activité économique devrait rester robuste en 2025, tandis que l’inflation, qui a atteint 4,2 % en 2024, devrait reculer à 3 %.
« L’accord FEC vise à garantir un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires, réduire la vulnérabilité de la dette ; renforcer la résilience face aux chocs, réduire la pauvreté et les inégalités ; et améliorer la discipline budgétaire et la gouvernance », a expliqué M. Wiexzorek.
A ses yeux, « les autorités ont fait des efforts considérables pour faire avancer leur agenda de réformes structurelles dans un environnement de sécurité très difficile », se félicitant des progrès louables réalisés dans la mobilisation des recettes intérieures, tout en augmentant les dépenses en éducation, en santé et en protection sociale, et en maîtrisant la masse salariale publique.
Par ailleurs, il a déploré le fait qu’en raison des pressions sur les dépenses, y compris celles liées à la sécurité, l’objectif de déficit fiscal global de 5 % du PIB a été dépassé et plusieurs objectifs du programme à fin décembre 2024, y compris les plafonds sur le déficit fiscal primaire et les arriérés intérieurs, n’ont pas été respectés.
En réponse, a-t-il enchaîné, les autorités burkinabè ont adopté un budget pour 2025 visant à renforcer la discipline budgétaire et à accélérer la convergence du déficit fiscal global du Burkina Faso vers le plafond de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) de 3 % du PIB.
Avec MAP