La Côte d’Ivoire s’apprête à recevoir prochainement le Tambour parleur « Djidi Ayôkwé » du peuple Atchan, une œuvre patrimoniale arrachée par les autorités coloniales françaises en 1916 à des villageois ivoiriens refusant à cette époque de participer à des travaux de traçage d’une route dans les environs d’Abidjan.
Le rapatriement de ce trésor baptisé aussi « Tambour Ebrié », est désormais possible après l’adoption à l’unanimité, lundi, par l’Assemblée Nationale française d’un projet de loi autorisant son transfert aux autorités ivoiriennes, selon le ministère ivoirien de la Culture et de la Francophonie.
« Le Ministère de la Culture et de la Francophonie se réjouit de l’adoption à l’unanimité, ce jour, par l’Assemblée nationale française, du projet de loi autorisant la restitution du Djidji Ayôkwé, tambour parleur sacré du peuple Atchan », lit-on dans un communiqué dudit ministère.
Ce vote historique, qui fait suite à celui du Sénat le 28 avril 2025, vient consacrer une volonté politique conjointe des Présidents Alassane Ouattara et Emmanuel Macron de redéfinir les fondements de la conservation et de la restitution des biens culturels aux pays africains, explique la même source, notant qu’il parachève aussi un long processus diplomatique et culturel mené dès 2019.
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Au-delà de sa portée patrimoniale, le retour du « Djidji Ayôkwé » constitue une cause nationale, un moment de fierté collective et un symbole de cohésion sociale, estime le ministère ivoirien, réaffirmant l’engagement de la Cote d’Ivoire à poursuivre la restitution d’autres œuvres emblématiques dans le cadre de la future loi cadre, dans une démarche responsable et participative et en totale cohérence avec la politique culturelle mise en œuvre par le gouvernement.
Le Tambour parleur « Djidji Ayôkwé », est demi- cylindre de bois couché qui semble être poussé par une panthère, d’une longueur de 3,3 mètres et de quelque 430 kg.
Cet instrument servait à l’origine de moyen de communication au peuple Atchan, avec un son qui s’en échappait, qui pouvait porter dans un rayon de vingt kilomètres. Il fut utilisé soit pour convoquer des assemblées ou encore pour lancer des alertes en cas de danger.
En 1929, ce Tambour a été exposé au musée du Trocadéro, au pied de la Tour Eiffel, avant de rejoindre le Musée du Quai Branly, où il est restauré en 2022.