Le ministre gambien des Affaires étrangères, Dr Mamadou Tangara, a officiellement démissionné jeudi pour prendre la tête de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), basée à Bamako. Une nomination à forte portée symbolique dans un contexte régional de plus en plus polarisé.
Dr Tangara, qui occupait depuis 2018 le portefeuille de ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens de l’étranger, a remis sa démission au président Adama Barrow, mettant fin à plus de sept années à la tête de la diplomatie de Banjul. Le chef de l’État a salué son « dévouement, sa loyauté et son engagement au service du pays », tout en lui souhaitant plein succès dans ses nouvelles responsabilités.
Nommé Représentant spécial de la Commission de l’Union africaine au Mali et au Sahel, Tangara succède à Maman Sambo Sidikou, dont le départ en 2023 avait laissé le poste vacant pendant plus d’un an. Il prend les rênes de la MISAHEL à un moment particulièrement sensible, dans une région en proie à une insécurité chronique et une recomposition géopolitique accélérée.
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Diplomate chevronné, Tangara s’était présenté en 2024 à la tête du Secrétariat général du Commonwealth, sans succès, face à la Ghanéenne Shirley Ayorkor Botchwey, élue à ce poste le 1er avril 2025. Son nouveau mandat à Bamako le place au cœur des tensions entre institutions panafricaines, partenaires internationaux et gouvernements sahéliens en rupture avec l’ordre diplomatique traditionnel.
La MISAHEL, organe de coordination de l’Union africaine pour les efforts de paix, de sécurité et de gouvernance au Sahel, est confrontée à des défis majeurs : lutte contre le terrorisme, médiation politique, transition institutionnelle et restauration de la coopération régionale. La nomination de Mamadou Tangara pourrait redonner une impulsion diplomatique à cette structure en perte de vitesse, tout en testant la capacité de l’UA à maintenir un dialogue ouvert dans un Sahel fragmenté.
