Une jeune migrante africaine tuée à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce

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Une jeune migrante africaine a été retrouvée morte, tuée par balle en Grèce selon RFI. L’incident s’est produit au cours du week-end dans le fleuve Evros ; la frontière terrestre avec la Turquie. La jeune femme appartenait selon les informations officielles de la police grecque à un groupe de migrants qui tentaient de rejoindre la Grèce depuis la Turquie voisine sur un bateau en plastique. Selon notre source, ce décès violent intervient dans un contexte de refoulements réguliers des demandeurs d’asile en provenance de Turquie. 

Selon les premiers éléments de l’autopsie, la jeune africaine a été tuée par une balle tirée à bout portant. Une information médicale qui met en doute les explications officielles, qui évoquent un échange de tirs entre garde-côtes grecs et turcs.

Le journal d’opposition Efsyn estime de son côté « douteux » que la balle puisse avoir été tirée par un passeur, car il est devenu très rare que ceux-ci prennent place dans les bateaux aux côtés des migrants, affirme notre source. Selon le journal Efsyn ce drame pourrait l’œuvre d’un refoulement qui aurait mal tourné lors d’une « éventuelle opération de retour informelle » menée par les autorités grecques

Il faut noter qu’en Grèce, ces refoulements sont récurrents. D’ailleurs, en début avril, un rapport de l’ONG Human Rights Watch accusait à nouveau Athènes de mener régulièrement ce type d’opérations notamment envers les Afghans. Aussi, nombreuses sont les ONG qui soulignent qu’en parallèle des garde-côtes, la Grèce se sert également de migrants pour accomplir ces refoulements, en échange de la promesse de passeports selon RFI.

Rappelons que le 03 février 2022 environ 19 migrants ont été découverts morts de froid près de la frontière grecque selon un bilan annoncé par les autorités turques qui mettent en cause Athènes dans ce drame. Selon France 24, le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu avait évoqué un groupe de 22 migrants « dépouillés de leurs vêtements et de leurs chaussures » et repoussés selon lui par les garde-frontières grecs, ce qu’Athènes a démenti.