La compagnie publique sud-africaine en détresse «Transnet» a obtenu un prêt de 18,5 milliards de rands (1 milliard de dollars) de la Banque africaine de développement (BAD), dans le cadre d’un plan visant à réparer les réseaux ferroviaires et portuaires de l’Afrique du Sud, qui ont entravé la croissance économique ces dernières années.
Dans une Déclaration conjointe publiée jeudi, la BAD et Transnet ont indiqué que le prêt de 25 ans faciliterait la première phase du plan d’investissement quinquennal de 152,8 milliards de rands de la compagnie en difficulté pour améliorer sa capacité existante.
«Transnet a été confrontée à des défis opérationnels principalement dans les secteurs ferroviaires et portuaires critiques, résultant du sous-investissement dans les infrastructures et les équipements, du vol et du vandalisme, ainsi que des chocs externes tels que les inondations et les effets de la pandémie de Covid-19», relève-t-on.
Le vice-président de la banque pour le secteur privé, les infrastructures et l’industrialisation, Solomon Quaynor, a déclaré à cet effet que ce partenariat permettra à Transnet d’exécuter un plan de relance complet, en s’attaquant aux inefficacités opérationnelles, en particulier dans les secteurs ferroviaire et portuaire.
Pour sa part, le PDG du groupe Transnet, Michelle Phillips, a souligné que le prêt contribuera au plan d’investissement en capital de la compagnie pour stabiliser et améliorer le réseau ferroviaire et contribuer à l’économie sud-africaine au sens large.
Commentant cet accord de prêt, Jan Havenga, professeur de logistique à l’Université de Stellenbosch, estime qu’il faudra 80 milliards de rands et 10 ans pour réparer le réseau ferroviaire principal de Transnet, long de 5 000 km.
Lire aussi : Burkina Faso : 173 Burkinabè refoulés de la Côte d’Ivoire
Le volume de fret ferroviaire est en baisse depuis longtemps et se situe désormais à des niveaux jamais vus auparavant. Le réseau ferroviaire a dû faire face à un manque d’investissement dans les infrastructures, à un entretien médiocre et à un vandalisme généralisé.
La compagnie a subi une baisse de 35 % du fret ferroviaire au cours de la dernière décennie, tandis que le fret routier a presque doublé au cours de la même période.
Transnet devra également faire face à un autre problème : sa dette colossale, qui s’élève à environ 8 milliards de dollars (150 milliards de rands), dont près de la moitié est due à la captation de l’État.
Les analystes du secteur estiment que le gouvernement devra assumer une grande partie de cette dette sur son propre bilan pour éviter de répercuter les coûts d’intérêt sur les opérateurs du secteur privé.