Un cas de la maladie à virus de Marburg confirmé en Guinée, le tout premier en Afrique de l’Ouest

Guinée

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autorités sanitaires de la Guinée ont confirmé lundi un cas de la maladie à virus de Marburg dans la préfecture de Guéckédou, au sud du pays.

« C’est la première fois que le Marburg, une maladie hautement virulente qui provoque une fièvre hémorragique, est identifié dans le pays, et en Afrique de l’Ouest », précise l’OMS dans un communiqué.

La maladie à virus de Marburg, qui appartient à la même famille que le virus responsable de la maladie à virus Ebola, a été détectée moins de deux mois après que la Guinée a déclaré la fin de l’épidémie d’Ebola qui avait éclaté au début de l’année.

« Des échantillons prélevés sur un patient aujourd’hui décédé et testés par un laboratoire de terrain de Guéckédou ainsi que par le laboratoire national guinéen de la fièvre hémorragique se sont révélés positifs au virus de Marburg. Des analyses complémentaires effectuées par l’Institut Pasteur du Sénégal ont confirmé ce résultat », précise la même source.

Le patient avait été soigné dans une clinique dans la localité de Koundou à Guéckédou, où une équipe d’enquête médicale avait été dépêchée afin d’étudier l’aggravation des symptômes chez le patient, souligne le communiqué.

« Nous saluons la vigilance et l’action d’investigation rapide des agents de santé guinéens. Pour éviter que la propagation du virus de Marburg n’atteigne un rythme fulgurant, nous devons l’enrayer dès maintenant », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique, citée par le communiqué.

« Nous travaillons avec les autorités sanitaires locales afin de mettre en œuvre une riposte rapide basée sur l’expérience et l’expertise acquises par la Guinée dans le cadre de la gestion de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, qui se transmet de manière similaire », a-t-elle dit.

La préfecture de Guéckédou (la région qui subit en ce moment les affres de la maladie à virus de Marburg) est la même que celle où s’est déclarée la récente épidémie d’Ebola, et où les premiers cas de l’épidémie de la même maladie qui a sévi entre 2014 et 2016 en Afrique de l’Ouest avaient été détectés.

Des initiatives ont été prises dans l’immédiat afin de retrouver les personnes qui auraient pu être en contact avec le patient. Si la maladie touche le pays pour la première fois, les autorités sanitaires lancent déjà des campagnes de communication et de mobilisation communautaire afin de sensibiliser le public et de susciter l’appui de tous dans les interventions visant à ralentir l’infection généralisée, note la même source, ajoutant que c’est également la première fois que le virus est détecté en Afrique occidentale.

Une première équipe de dix experts de l’OMS, dont des épidémiologistes et des socio-anthropologues, est déjà sur le terrain et fournit un appui aux autorités sanitaires nationales qui s’attellent à mener au plus vite une enquête approfondie, et à intensifier les interventions d’urgence allant notamment de l’évaluation des risques à la surveillance de la maladie, la mobilisation communautaire et le dépistage, les soins cliniques, la lutte anti-infectieuse et la fourniture d’un appui logistique, précise l’agence de l’ONU.

Par ailleurs, la surveillance transfrontalière est renforcée de sorte à pouvoir détecter rapidement un cas éventuel. Les pays voisins sont en alerte. Les dispositifs mis en place en Guinée et dans les pays voisins dans le cadre de la lutte contre la maladie à virus Ebola s’avèrent essentiels à l’action d’urgence contre le virus de Marburg.

La maladie à virus de Marburg se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées, ou avec les surfaces et les matériaux.

La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des céphalées intenses et un éventuel malaise. Les taux de létalité ont varié de 24 % à 88 % lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas.

Bien qu’il n’existe pas de vaccins ou de traitements antiviraux approuvés pour traiter le virus, la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et le traitement des symptômes spécifiques améliorent les taux de survie. Actuellement, un éventail de traitements potentiels, notamment des produits sanguins, des thérapies immunitaires et des traitements médicamenteux font l’objet d’évaluation.

En Afrique, des flambées précédentes et des cas sporadiques ont été signalés en Afrique du Sud, en Angola, au Kenya, en Ouganda, et en République démocratique du Congo.

( Avec MAP )