Le doyen de l’Ordre des ingénieurs tunisiens, Mohsen Gharssi, a alerté sur l’ampleur croissante de la fuite des compétences techniques, soulignant que plus de 45 000 ingénieurs sur les 110 000 inscrits ont quitté la Tunisie ces dernières années, attirés par de meilleures opportunités professionnelles et des salaires plus élevés à l’étranger.
S’exprimant mardi à Zaghouan lors de la célébration de la Journée nationale de l’ingénieur, organisée sous le thème « L’ingénieur, levier du développement durable et de l’économie circulaire », M. Gharssi a souligné la précarisation du statut des ingénieurs tunisiens. « La situation matérielle et sociale de nombreux ingénieurs s’est considérablement détériorée », a-t-il déclaré, rappelant que l’accord signé en février 2021 avec le gouvernement, prévoyant l’extension de la prime spécifique aux ingénieurs du secteur public, n’a toujours pas été mis en œuvre.
La cérémonie, présidée en présence du gouverneur de Zaghouan, Karim Barnaji, a réuni plusieurs représentants du secteur industriel et des établissements universitaires. Les échanges ont porté sur les défis liés au développement durable et à l’économie circulaire, deux domaines dans lesquels les ingénieurs jouent un rôle central dans la transition écologique et la modernisation de l’appareil productif.
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Un projet de création d’une zone verte au sein de la zone industrielle de Djebel Oust a également été présenté. Cette initiative, menée conjointement par l’Ordre des ingénieurs et le Groupement de maintenance et de gestion de la zone industrielle, vise à promouvoir une production plus respectueuse de l’environnement et à renforcer les partenariats public-privé locaux.
La cérémonie s’est conclue par un hommage à plusieurs ingénieurs et ingénieures du secteur public et privé pour leur contribution au développement national. L’Ordre a réitéré son appel à une revalorisation du métier d’ingénieur et à la mise en œuvre des engagements pris par les autorités, soulignant que la fuite continue des compétences constitue une menace directe pour la compétitivité et l’innovation du pays.
Selon l’Ordre des ingénieurs, la Tunisie perd chaque année entre 6 000 et 8 000 ingénieurs, principalement vers l’Europe et le Golfe. Cette hémorragie des talents concerne particulièrement les secteurs des technologies de l’information, de l’énergie et du génie civil, où les besoins nationaux demeurent pourtant importants.
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