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Tunisie : des centaines d’intoxications et une grève générale en raison de la pollution d’une usine vétuste

Une grève générale a paralysé, mardi 21 octobre 2025, la ville côtière de Gabès, en Tunisie, pour dénoncer la pollution et les émanations de gaz toxiques provenant du complexe du Groupe chimique tunisien (GCT).

À l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), les Commerces, écoles et administrations sont restés fermés, mardi 21 octobre, dans la ville de Gabès, pour exprimer leur colère contre les cas d’intoxication et d’asphyxie qui se multiplient parmi les jeunes, exposés aux émanations de gaz toxiques provenant des usines du Groupe chimique tunisien, dont les activités de transformation du phosphate en acide phosphorique et en engrais minéraux cristallisent la colère.

Les habitants exigent la fermeture du complexe du Groupe chimique tunisien (GCT), installé depuis 1972 en bord de mer. L’usine, qui fabrique des engrais à base de phosphate, est accusée de rejeter dans l’air et dans la mer des substances toxiques, responsables d’une inquiétante dégradation environnementale.

Des experts locaux alertent depuis des années sur la hausse des maladies respiratoires et des cancers liés à la pollution industrielle.

Lire aussi : Tunisie : des manifestants arrêtés à Gabès après des protestations écologiques

Pollution massive du littoral.

Les autorités reconnaissent un manque d’entretien des installations et promettent plusieurs projets de dépollution. Le président tunisien, Kaïs Saïed, a ordonné l’envoi d’une commission ministérielle chargée d’identifier des solutions « urgentes ».  Mais l’annonce n’a pas permis d’apaiser la colère.

Selon le ministère de l’Équipement, les rejets d’effluents industriels en mer ont été temporairement suspendus, après la constatation d’une pollution massive du littoral.

La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) a pour sa part dénoncé le « recours à la répression sécuritaire pour étouffer les mouvements de protestation », précisant avoir recensé 89 arrestations, dont 20 mineurs.

Les autorités tunisiennes avaient promis, en 2017, de démanteler le complexe du groupe chimique tunisien, qui emploie 4 000 personnes, pour le remplacer par un établissement conforme aux normes internationales. Une promesse à ce jour non tenue.

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