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Tunisie : appel à une justice climatique au cœur du Sommet africain

Lors du deuxième Sommet africain sur le climat à Addis-Abeba, la Tunisie a plaidé pour un financement climatique équitable et inclusif, en faveur des nations les plus vulnérables face aux effets du changement climatique.

La Tunisie a réaffirmé son engagement pour une transition écologique inclusive lors du deuxième Sommet africain sur le climat (ACS2), tenu dans la capitale éthiopienne. Placée sous le thème « Accélérer les solutions climatiques mondiales : financement pour le développement résilient et vert de l’Afrique », cette rencontre visait à renforcer la position commune du continent à l’approche de la COP30, prévue en novembre à Belém, au Brésil.

Les dirigeants africains ont plaidé pour un financement climatique juste et adapté aux réalités du continent, ainsi que pour un transfert de technologies renforcé. L’objectif, selon l’Union africaine, est de passer d’un rôle d’exécutant à un rôle de décision dans les négociations internationales. La Tunisie, représentée par une délégation interministérielle, a défendu la nécessité d’une prise en compte des spécificités méditerranéennes et sahariennes dans les politiques climatiques africaines.

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Selon le ministère de l’Environnement tunisien, la mise en œuvre de la Contribution déterminée à l’échelle nationale (CDN) du pays nécessite un financement global estimé à 19,4 milliards de dollars (soit environ 17,8 milliards d’euros) sur la période 2021-2030. Sur ce total, 14,4 milliards de dollars sont consacrés à l’atténuation, 4,3 milliards à l’adaptation et 0,7 milliard au renforcement des capacités. Or, la Tunisie ne pourra mobiliser que 23 % de ce montant sur ses ressources propres, le reste dépendant de l’appui international, notamment sous forme de dons, de lignes de crédit et d’investissements directs.

Le pays fait face à une intensification des effets du réchauffement : sécheresses prolongées, inondations, recul de la biodiversité et pression croissante sur les ressources hydriques. Lors du sommet, la Tunisie a mis en avant plusieurs initiatives locales, notamment dans la réutilisation des eaux usées, la transition énergétique et le développement des start-up vertes. Ces projets, inscrits dans une dynamique de coopération Sud-Sud, visent à offrir des solutions reproductibles à l’échelle régionale.

La dimension diplomatique a également été mise en avant. Tunis a insisté sur la nécessité d’un accès équitable aux fonds climatiques, soulignant que « les pays du Sud ne doivent pas être exclus par des conditions d’éligibilité inadaptées ou des procédures complexes ». Cette position s’inscrit dans un mouvement plus large de rééquilibrage des rapports Nord-Sud autour du financement climatique, à l’instar du pacte africain pour l’innovation climatique proposé par le Premier ministre éthiopien, d’un montant de 50 milliards de dollars par an, destiné à financer 1 000 solutions africaines d’ici 2030.

Agence

 

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