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Starlink perce les barrières congolaises, Elon Musk en roue libre

Elon Musk, magnat de la tech et patron de SpaceX, a secoué les réseaux sociaux ce samedi 3 mai : « Starlink est désormais autorisé en République démocratique du Congo (RDC) », a-t-il tweeté, sans détails supplémentaires. Une annonce laconique, mais lourde de sens pour ce pays d’Afrique centrale, où moins de 20 % de la population a accès à Internet. Dans l’ombre de ce feu vert se joue un équilibre délicat entre ouverture technologique et impératifs sécuritaires.

Jusqu’ici, Kinshasa bloquait l’accès au service satellitaire, redoutant son utilisation par des groupes armés — notamment le M23, mouvement rebelle actif dans l’est du pays. Les autorités congolaises, par la voix du ministre des Télécommunications, confirment aujourd’hui l’octroi d’une licence officielle. Un revirement qui interroge. Qu’a négocié SpaceX ? Quels garde-fous ont été instaurés ? Le gouvernement reste évasif, évoquant simplement « des garanties techniques et juridiques ».

Avec ses 95 millions d’habitants et un territoire grand comme quatre fois la France, la RDC représente un marché-clé pour Starlink, qui étend méthodiquement son emprise sur le continent — Nigeria, Kenya et Rwanda sont déjà connectés. Mais derrière l’argument du développement économique se profile un risque géopolitique. Les satellites low-orbit, indétectables par les systèmes classiques, pourraient en effet offrir aux factions rebelles un canal de communication inviolable. « C’est un pari risqué », analyse un consultant en cybersécurité sous couvert d’anonymat. « Le régime mise sur la croissance numérique, mais sait que cette technologie pourrait se retourner contre lui. »

SpaceX, lui, minimise les craintes. Dans un communiqué laconique, l’entreprise souligne « sa collaboration étroite avec les États pour prévenir tout usage illicite ». Une rhétorique bien rodée, mais qui peine à dissiper les doutes. Depuis 2022, Starlink a multiplié les accords en Afrique, surfant sur les carences des infrastructures locales. Une offensive commerciale présentée comme altruiste — « connecter les zones reculées —, mais qui renforce aussi l’influence de Musk sur un continent en pleine mutation numérique.

Pour Kinshasa, l’enjeu est double : combler son retard technologique tout en contrôlant l’espace numérique. Le pays, qui possède l’une des densités Internet les plus faibles au monde, voit dans Starlink un levier de développement. Reste à savoir si le régime parviendra à en maîtriser les dérives. « Sans régulation robuste, cette ouverture pourrait alimenter l’instabilité qu’elle prétend combattre », met en garde Thierry Mutombo, chercheur en géopolitique des technologies.

Alors que les premiers kits Starlink devraient arriver d’ici fin 2024, un fait s’impose : en Afrique comme ailleurs, la connectivité n’est plus un simple service. Elle est une arme à double tranchant, un outil de pouvoir — et Elon Musk en connaît tous les codes.

Agences,