Le Nigeria entre dans une nouvelle ère de souveraineté énergétique avec l’exportation de son premier baril de pétrole onshore. Un événement rendu possible par l’inauguration du terminal d’Otakikpo, conçu et opéré localement, dans le sud-est du pays, le 18 mars dernier, le premier du genre à voir le jour en plus d’un demi-siècle. Ce tournant stratégique marque un renouveau pour l’industrie pétrolière nigériane, longtemps concentrée sur l’offshore, tt en redessinant les ambitions économiques du pays.
Le Nigeria a récemment mis en service son tout premier terminal pétrolier onshore, entièrement conçu et exploité localement. Le chargement d’une première qualité de brut a été effectué au terminal d’Otakikpo, qui peut traiter jusqu’à 360 000 barils par jour, selon le journal nigérian The Nation.
Ce terminal a été développé par la société nigériane Green Energy International Ltd, qui exploite le champ pétrolier d’Otakikpo, situé dans le sud-est du pays. Avec une capacité de stockage de 750 000 barils, le site pourrait s’étendre jusqu’à 3 millions de barils à l’avenir. Les investissements dans ce projet ont déjà dépassé les 400 millions de dollars, avec une prévision qui pourrait atteindre 1,3 milliard.
Lire aussi : Madagascar: Le pays intègre la plateforme mondiale des minéraux stratégiques
Cette réalisation marque un tournant important dans l’industrie pétrolière nigériane selon les experts. Jusqu’ici, presque toute la production était dominée par des compagnies étrangères, notamment américaines et françaises (Le quatuor Shell (30%), Total (25%), ExxonMobil (20%) et Chevron (10%)). Le pétrole était principalement extrait de plateformes offshores, auxquelles sont aussi reliés les terminaux.
Le secteur pétrolier reste aujourd’hui crucial pour le Nigeria, représentant environ 65 % de ses revenus et 85 % de ses exportations totales. Avec une production de 1,54 million de barils par jour en 2023, le pays est le premier producteur de pétrole en Afrique. Son histoire dans ce secteur remonte à bien avant son indépendance.
Par ailleurs, le Nigeria possède les plus grandes réserves prouvées de gaz en Afrique et se classe comme troisième producteur de gaz sur le continent, derrière l’Algérie et l’Égypte, avec une production de 43,7 milliards de mètres cubes en 2023, selon le Statistical Review of World Energy 2024. Le pays est aussi l’un des principaux exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL), se classant septième en 2023. Toutefois, il reste parmi les pays qui brûlent le plus de gaz, faute d’infrastructures suffisantes pour capter le gaz associé aux champs pétroliers.