Le Conseil de sécurité des Nations unies a prévenu, mercredi, d’une « tempête parfaite » sur les plans économique et humanitaire au Soudan du Sud en l’absence d’un élan collectif permettant d’empêcher un retour au conflit et jeter les bases d’une société pacifique, prospère et démocratique.
Intervenant devant les membres du Conseil, le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Nicholas Haysom, s’est inquiété des risques de l’insécurité alimentaire chronique, du débordement du conflit soudanais et de l’incertitude face aux événements politiques nécessaires à une transition réussie.
Il a notamment averti de la détérioration rapide de l’économie, exacerbée par la rupture des infrastructures et des revenus pétroliers essentiels, et du risque d’inondations historiques en septembre.
Chacun de ces éléments représente à lui seul un défi important, a souligné le responsable onusien, ajoutant que si ces éléments sont combinés, « ils pourraient amener le pays à un point de basculement au moment même où le peuple entame une phase délicate de construction de la nation ».
M. Haysom s’est particulièrement attardé sur le deuxième processus de dialogue entre les factions sud-soudanaises, lancé en mai à Nairobi sous le nom de l’initiative Tumaini avec l’objectif de garantir que les groupes non signataires se joignent au processus de paix et proposent de nouveaux mécanismes de suivi, de contrôle et de mise en œuvre.
De son côté, le Président par intérim de la Commission mixte de suivi et d’évaluation reconstituée, Charles Tai Gituai, a souligné que les préparatifs des élections, prévues pour le 22 décembre prochain, restent à concrétiser et que la phase 2 du processus d’unification des forces et de désarmement, démobilisation et réinsertion reste à être opérationnalisée.
Avec l’annonce d’élections, il est de la plus haute urgence que les parties redoublent d’efforts dans la mise en œuvre de la feuille de route de la transition et s’engagent dans des discussions inclusives pour parvenir à un consensus sur des mesures pratiques et réalistes pour organiser les élections, a-t-il dit.
S’agissant de l’organisation des élections, les membres du Conseil ont relevé quelques avancées positives dans ce sens, notamment dans l’opérationnalisation des organes techniques électoraux, la formation des hauts organes électoraux de l’État et la mise en œuvre des dispositions transitoires.