Sénégal: Entrée en service du Train Express Régional « TER » visant à mettre fin aux bouchons dans la capitale Dakar

TER

Le Chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a procédé, lundi soir, à la mise en service officielle du Train Express Régional (TER), un projet visant à moderniser les moyens de transports au Sénégal et à mettre fin aux bouchons monstres dans la capitale sénégalaise Dakar, cinq ans après le lancement de ses travaux.

La cérémonie de mise en service officielle du TER, qui s’est déroulée dans la gare de la nouvelle ville de Diamniadio, située à 30 km de Dakar, a été présidée par M. Macky Sall, en présence des membres du gouvernement, des autorités, des élus, ainsi que des partenaires financiers et techniques, dont la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque islamique de développement (BID) et de l’ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot.

Le TER, dont les travaux avaient été lancés en 2017 et ayant nécessité un coût de plus d’un milliard d’euros, doit relier en une vingtaine de minutes la capitale Dakar et la ville de Diamniadio, un tronçon sur lequel les usagers perdent habituellement des heures en voiture.

Il vise aussi à désengorger la ville de Dakar, qui concentre sur 0,3 % du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays. Selon une étude récente, les embouteillages coûtent officiellement à la ville 152 millions d’euros soit 99.705.500.000 CFA par an.

Les trains vont rouler à une vitesse de pointe de 160 km/h et pourront transporter 115.000 personnes par jour, de 05H00 à 22H00, selon les promoteurs de ce projet tant attendu par les populations. Les rotations seront effectuées par 15 rames de quatre voitures chacune, construites par le groupe français « Alstom ».

La construction du TER et de ses nouveaux rails a impliqué une vingtaine d’entreprises françaises dont Eiffage, Engie, Thales, SNCF. La mise en service commerciale a été plusieurs fois reportée depuis le lancement en 2017 des travaux, qui ont coûté un budget de 780 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d’euros) financés sur fonds propres et grâce à des prêts par l’Etat du Sénégal. Le financement provient de la Banque islamique de développement (BID) : 197 milliards FCFA), de la Banque africaine de développement (Bad) : 120 milliards), et de la France (196,6 milliards FCFA), alors que l’Etat du Sénégal a fourni le complément.

Le TER, premier train rapide du pays et de l’Afrique de l’Ouest francophone, est un volet du Plan Sénégal Emergent (PSE), initié par le président Macky Sall en 2012, un programme de développement censé s’achever à l’horizon 2035.

A côté d’une autoroute à péage qui fonctionne depuis dix ans, le TER sera combiné à des lignes de bus rapides devant prochainement circuler sur des voies réservées. Il doit, dans une seconde phase, permettre de rejoindre en 45 mn l’Aéroport International Blaise Diagne « AIBD » , sur 57 km.

Dans une allocution à cette occasion , le président Macky Sall a indiqué qu’une campagne d’appropriation du TER va démarrer ce mardi et prendra fin le 13 janvier prochain, soulignant que cette campagne consiste à transporter gratuitement le maximum de voyageurs pendant cette période.

Il a, à cet égard, invité ses compatriotes à assurer la sécurité et la propreté du Train express régional . « Je vous invite à vous approprier le TER et à assurer la sécurité et la propreté », a déclaré M. Sall à ses concitoyens.

« Nous devons en faire notre patrimoine pour les générations actuelles et les générations futures », a ajouté le chef de l’Etat, qui a annoncé qu’un second tronçon du TER mènerait le train à l’aéroport international Blaise Diagne.

L’ambassadeur de France au Sénégal Philippe Lalliot a, de son côté, déclaré que la France est prêt à participer à cette deuxième phase du TER, saluant en ce moyen de transport « un instrument efficace au service de la mobilité urbaine ».

La France se tient prête à accompagner le Sénégal, à hauteur de 23 millions d’euros, en offre de formation liée à la mobilité. « Le Sénégal dispose, aujourd’hui, de ce qui se fait de mieux dans le monde en matière de transport ferroviaire », a dit l’ambassadeur français.

Au cours de cette cérémonie, la Banque islamique de développement (BID) a annoncé une contribution de six milliards F CFA supplémentaires pour la seconde phase du Train express régional.

A signaler qu’actuellement, les populations de Dakar utilisent des moyens de transports comme les bus, des « cars rapides », des véhicules usagés et des petits taxis.

Les tarifs du TER vont de 500 FCFA (moins d’un euro) à 1.500 FCFA (2,29 euros) jusqu’à Diamniadio en deuxième classe contre un tarif unique de 2.500 FCFA (environ 4 euros) en première classe. Pour la première phase, le TER pourra transporter chaque jour, pas moins de 115 000 voyageurs.

Selon le gouvernement ’’8 500 Sénégalais ont travaillé dans la phase construction du TER ; 1 000 employés directs ont été recrutés pour l’exploitation du TER dans le cadre d’une sélection rigoureuse, découlant d’une mise en compétition de 68 500 curriculum-vitae (CV) ; 2 000 employés indirects ont travaillé pour les services annexes et hors trafic’’. Sur les 1000 employés dans le cadre de l’exploitation, 984 sont des Sénégalais et les 16 autres des expatriés.

Le Sénégal a signé un « contrat de gestion, d’exploitation et de maintenance » du TER, de cinq ans renouvelable avec la filiale de la SNCF Seter, « le temps de transférer certaines compétences au personnel sénégalais », a indiqué à la presse M. Abdou Ndéné Sall, directeur général de la Senter, la société de patrimoine du TER détenue à 100% par l’Etat sénégalais.

Quelque 260 gendarmes seront chargés d’assurer la sécurité du TER.

(Avec MAP)