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Secteur bancaire africain : vers une nouvelle ère dominée par les banques locales et régionales

Le secteur bancaire africain traverse une phase de transformation profonde, marquée par des dynamiques contrastées notamment le retrait progressif des groupes occidentaux, le ralentissement...
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Secteur bancaire africain : vers une nouvelle ère dominée par les banques locales et régionales

Le secteur bancaire africain traverse une phase de transformation profonde, marquée par des dynamiques contrastées notamment le retrait progressif des groupes occidentaux, le ralentissement des filiales subsahariennes des grandes banques marocaines, mais aussi la montée en puissance des banques régionales et locales. Cette recomposition, bien que discrète, redessine les contours du financement en Afrique subsaharienne.

Depuis plusieurs années, les grands groupes bancaires occidentaux (français et britanniques) se désengagent progressivement du continent africain. En cause : un recentrage stratégique sur des zones jugées plus rentables et moins risquées, des pressions réglementaires accrues dans leurs pays d’origine, mais aussi une concurrence locale de plus en plus affirmée. BNP Paribas, Barclays ou encore Société Générale ont cédé certaines de leurs filiales ou en ont réduit l’exposition.

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Autre fait marquant : le ralentissement de l’expansion des banques marocaines en Afrique subsaharienne. Attijariwafa Bank, Bank of Africa (ex-BMCE) ou encore Banque Centrale Populaire (BCP) avaient entamé une ambitieuse conquête des marchés africains dans les années 2010. Aujourd’hui, ce mouvement semble marquer le pas, sous l’effet combiné d’une conjoncture internationale tendue, d’une inflation persistante, et d’une hausse du coût du risque dans certaines zones de la CEDEAO et de la CEMAC.

Percée des banques locales et régionales

Dans ce contexte, les banques africaines régionales et locales prennent de l’ampleur. Des acteurs comme Coris Bank International, Vista Bank, NSIA Banque ou Orabank consolident leurs positions, portés par une meilleure connaissance du tissu économique local, une flexibilité opérationnelle et une forte digitalisation des services. Cette dynamique permet un accès plus large au financement pour les PME, souvent exclues des circuits bancaires classiques.

Malgré un environnement macroéconomique mondial complexe, le secteur bancaire africain affiche une résilience remarquable, en particulier au sein de l’UEMOA. Par exemple, en 2023, les 134 établissements bancaires de l’Union ont enregistré un résultat net en hausse de 18,1 %, atteignant 1  153,3 milliards FCFA (1,7 milliard d’euros). Le résultat d’exploitation a progressé de 20,6 %, s’établissant à 1 262,1 milliards FCFA (1,9 milliard d’euros), tandis que le chiffre d’affaires global a augmenté de 10 %, pour atteindre 3 354 milliards FCFA (5,1 milliards d’euros), selon la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ces performances sont portées par une croissance soutenue du crédit au secteur privé, une accélération de la bancarisation impulsée par le mobile banking, ainsi qu’une gestion des risques de plus en plus rigoureuse.