Rwanda : les députés appellent à l’intensification des efforts de lutte contre l’idéologie du génocide

Les députés rwandais ont appelé à l’intensification des efforts consacrés à la lutte contre la négation du génocide dans les réseaux sociaux et à la préservation des sites commémoratifs du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsi.

Lors d’une séance plénière des deux chambres du parlement tenue en fin de semaine, la vice-présidente de la Commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), Yvonne Mutakwasuku, a indiqué que 246 crimes en rapport avec « l’idéologie du génocide » ont été enregistrés entre avril et juillet dernier, période de la commémoration du 26è anniversaire du génocide rwandais.

De nombreux parlementaires ont souligné le caractère « alarmant » de ces chiffres, relevant que les crimes liés à l’idéologie du génocide ont connu une augmentation inquiétante par rapport aux statistiques des trois dernières années.

La vice-présidente de la CNLG, qui a présenté un rapport sur les activités de la Commission au titre de l’exercice 2019-2020, a justifié cette hausse par la « non-efficacité » des cours enseignés dans les écoles, estimant que « certains enseignants n’ont pas les connaissances requises, tandis que d’autres n’ont pas encore accepté de dire la vérité sur le génocide contre les Tutsi ».

Les députés John Ruku-Rwabyoma et Safari Begumisa ont mis en garde contre les cas de négation du génocide dans le pays, notamment dans les réseaux sociaux, plaidant pour des solutions strictes afin de mettre un terme à ce phénomène.

D’autres ont recommandé à la CNLG de signer des partenariats avec des universités étrangères de renom pour lutter efficacement contre le génocide et son idéologie, tout en appelant à davantage de vigilance en ce qui concerne la surveillance des réseaux sociaux.

La CNLG, conformément à sa stratégie de prévention du génocide, a organisé 282 rencontres de sensibilisation dans des écoles secondaires au cours de l’exercice 2019-2020, 12 dans des centres de détention et deux autres dans des centres de rééducation.

Selon la vice-présidente de la Commission, la CNLG mène également des activités de recherche et d’inhumation décente des restes des victimes du génocide qui a fait près d’un million de morts selon l’ONU.

Depuis juillet dernier, les restes de plus de 830 personnes assassinées pendant le génocide de 1994 avaient été découverts sur les rives du lac Mugesera, dans l’Est du Rwanda. En 2019, environ 85.000 victimes du génocide, retrouvées dans des fosses sous des maisons à la périphérie de Kigali, ont été inhumées au Mémorial du génocide de Nyanza.

Le génocide de 1994, perpétré contre la minorité tutsi par le régime extrémiste des Forces armées rwandaises et des miliciens hutus, a commencé au lendemain de l’assassinat du président Juvénal Habyarimana. Le carnage a pris fin le 4 juillet avec l’entrée à Kigali du Front patriotique rwandais (FPR).

SOURCE : (FAAPA)