Restructuration de la dette, un impératif stratégique pour la Zambie

Après des années de négociations et d’attente, la Zambie peut finalement s’enorgueillir de s’être parvenue à un accord pour la restructuration de sa dette.

La Zambie s’est efforcée des années durant de finaliser une restructuration de sa dette, longtemps retardée, qui lui donnerait une marge de manœuvre pour attirer les investissements et relancer la croissance économique.

Cette restructuration revêt une importance capitale pour ce pays d’Afrique australe, confronté à de grandes difficultés financières et qui est devenu le premier pays africain à faire défaut de paiement.

En renégociant les conditions, telles que la baisse des taux d’intérêt ou l’allongement des délais de remboursement, la restructuration de la dette contribue à prévenir le défaut de paiement d’une dette totale du pays évaluée à 32,8 milliards de dollars, dont 18,6 milliards auprès de créanciers étrangers, selon des chiffres du ministère des Finances.

Après avoir emprunté massivement auprès d’une série de créanciers extérieurs pour financer des projets d’infrastructure nationaux, la Zambie a fait défaut de paiement sur ses euro-obligations en octobre 2020 dans le contexte de la crise provoquée par la pandémie de la Covid-19.

Après d’âpres négociations avec les détenteurs d’obligations d’un montant de 3,5 milliards de dollars, la Zambie a récemment conclu un accord historique pour la restructuration de sa dette. Il s’agit là certes d’un bon pas vers la reconstruction de l’économie nationale.

Fin juin, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé le décaissement immédiat de près de 570 millions de dollars pour la Zambie, suite à l’achèvement de la troisième revue de la Facilité élargie de crédit (FEC). Ces fonds aideront le pays à atteindre la viabilité de sa dette et de ses finances publiques, à renforcer la gouvernance publique et à favoriser une croissance inclusive pour améliorer les moyens de subsistance des populations.

Comme l’a déclaré à juste titre le ministre des Finances et de la Planification nationale, Situmbeko Musokotwane, la conclusion de l’accord de restructuration de la dette est une étape importante pour la Zambie.

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En effet, contrairement à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), où la Zambie n’avait que peu de créanciers, le dernier accord était très complexe.

Les sommes dues au titre de l’Initiative concernaient uniquement la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et des pays bilatéraux, ce qui permettait aux créanciers d’accorder facilement un allégement de la dette à la Zambie.

Mais le dernier accord était complexe dans la mesure où les anciens gouvernements ont emprunté auprès des créanciers multilatéraux, des créanciers bilatéraux, des créanciers privés et des institutions financières mondiales.

Maintenant que l’accord a été conclu, les sommes colossales qui étaient autrefois consacrées au service de la dette seront désormais investies dans différents secteurs de l’économie, ce qui immanquablement relancera la croissance économique.