La République dominicaine a annoncé mardi avoir expulsé ou rapatrié près de 11.000 Haïtiens au cours de la semaine écoulée.
Cette décision intervient suite à l’annonce faite récemment par le gouvernement de ce pays des Caraïbes qu’il allait expulser jusqu’à 10.000 ressortissants du pays voisin, par semaine, évoquant un « excès » d’immigrants.
Réagissant à ce mouvement de déportation, des responsables haïtiens ont demandé une réunion d’urgence de l’Organisation des États américains. Les deux pays partagent l’île d’Hispaniola.
Au moins un demi-million d’Haïtiens vivent en République dominicaine, selon des groupes de défense des droits de l’homme.
L’année dernière, la République dominicaine a expulsé plus de 174.000 personnes pour la plupart des Haïtiennes, et au cours du premier semestre de l’année, elle en a expulsé au moins 67.000 de plus.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à soutenir les efforts menés par la police nationale haïtienne et la Mission multinationale d’appui à la sécurité pour lutter contre la violence des gangs dans ce pays des Caraïbes.
Les gangs en Haïti contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince, et la violence a provoqué le déplacement de près de 700.000 Haïtiens ces dernières années, tandis que des milliers d’autres ont fui le pays.
Le nombre de personnes confrontées à une faim aiguë en Haïti atteint désormais la moitié de la population de ce pays, où la situation humanitaire s’aggrave à cause de la violence des gangs, a indiqué le Programme alimentaire mondial (PAM), ajoutant que près de 5,4 millions de personnes luttent pour se nourrir et nourrir leur famille chaque jour, ce qui représente l’une des proportions les plus élevées de personnes en insécurité alimentaire aiguë dans le monde.