Au cœur des dynamiques diplomatiques du continent, le Maroc consolide sa stature de médiateur engagé pour la paix et l’unité africaines. À la présidence du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine depuis février 2024, le Royaume a été salué par plusieurs États, notamment le Mali, le Burkina Faso, le Gabon et le Niger, pour son action résolue en faveur du dialogue et de la stabilité.
La voix marocaine au sein des instances africaines s’est récemment illustrée par une initiative d’envergure : Rabat a annoncé son intention de soumettre un projet de résolution visant la réintégration de six pays suspendus de l’Union africaine, exclus à la suite de coups d’État intervenus ces dernières années. Cette démarche, rare par sa portée et son ambition, s’inscrit dans la vision panafricaine portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, fondée sur la solidarité, la stabilité régionale et le développement commun.
La réponse n’a pas tardé à se manifester. À l’instar du Burkina Faso, qui avait déjà salué l’engagement du Maroc, les gouvernements du Gabon, du Mali et du Niger ont à leur tour exprimé leur reconnaissance. Tous trois ont mis en avant la diplomatie « dynamique et stratégique » de Rabat, saluant une présidence du Royaume du CPS marquée par un souci constant d’inclusion et de pragmatisme.
Dans une correspondance adressée à M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie burkinabè, M. Karamoko Jean-Marie Traoré, a souligné le rôle déterminant du Maroc à la tête du Conseil, louant son engagement en faveur d’un dialogue constructif avec les États en transition. Même tonalité du côté de Niamey, où le ministre nigérien des Affaires étrangères a exprimé, dans une lettre similaire, son appui aux efforts déployés par Rabat, notamment pour la consolidation de la paix dans la région du Sahel.
Le Gabon, suspendu lui aussi à la suite d’un changement de régime, a salué la tenue de consultations informelles le 18 mars 2025, à l’initiative du Maroc. Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Michel Régis Onanga Ndiaye, a mis en avant la diplomatie proactive de Rabat et affirmé l’entière coopération de Libreville avec la présidence marocaine du CPS, tout en exprimant l’espoir que le Royaume soutiendra activement le retour du Gabon dans le giron panafricain.
Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères abonde dans le même sens que ses homologue en saluant cette « heureuse initiative », impulsée par le Maroc et mise en œuvre par l’Ambassadeur, Représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’Union africaine, qui a pris le soin de mener des concertations préalables avec ses homologues des pays de la Confédération AES.
Le Maroc, depuis sa réintégration à l’Union africaine en 2017, n’a eu de cesse d’approfondir son implication dans les affaires du continent. En accédant à la présidence tournante du CPS, il a rapidement convoqué une série de consultations informelles, comme le prévoit l’article 8, alinéa 11 du Protocole du Conseil. Ces réunions ont pour but d’ouvrir des canaux de dialogue avec les pays temporairement écartés du fonctionnement institutionnel de l’UA.
La semaine dernière, une rencontre virtuelle inédite a réuni les représentants des six États actuellement suspendus – Mali, Burkina Faso, Niger, Guinée, Soudan et Gabon – ainsi que les quinze membres du Conseil de Paix et de Sécurité. Organisée sous la houlette de l’ambassadeur Mohamed Arrouchi, représentant permanent du Maroc auprès de l’UA, cette initiative visait explicitement à « intercéder pour la réintégration » de ces nations au sein de la grande famille africaine.
Depuis 2020, une succession de coups d’État a secoué l’Afrique de l’Ouest, mais aussi des régions d’Afrique centrale et orientale, aboutissant à un record de suspensions au sein de l’Union. Sur les 54 États membres, plus de 10 % se trouvent aujourd’hui mis à l’écart, une situation inédite dans l’histoire de l’organisation panafricaine. Face à cette réalité, le Maroc s’impose comme un acteur porteur d’une vision résolument constructive, soucieux de préserver l’unité du continent tout en respectant les dynamiques internes à chaque pays.
L’attitude du Royaume, saluée par plusieurs chancelleries africaines, traduit une volonté assumée d’apaiser les tensions sans exclusion durable. Par son leadership, Rabat confirme son ambition de promouvoir un nouvel esprit de coopération africaine, fondé sur le respect mutuel, la solidarité et la responsabilité partagée.