Le Président congolais Félix Tshisekedi a salué lundi le « patriotisme » de l’un des principaux opposants, Martin Fayulu, affirmant sa disponibilité à le rencontrer pour « sauver la République » face à la crise sécuritaire croissante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et les tensions politiques.
Martin Fayulu candidat aux présidentielles de 2018 et 2023 a interpellé Tshisekedi dans une « adresse à la nation » mercredi affirmant vouloir rencontrer le président « non pas pour une faveur, mais pour une discussion directe, sans faux-semblants, sans compromissions mais par patriotisme, afin de trouver une issue digne à cette crise existentielle ».
La présidence congolaise a réagi deux heures après le message de l’opposant. « Le Président de la République salue le patriotisme et le sens d’engagement pour la cohésion nationale affichés par M. Martin Fayulu et affirme sa disponibilité à le rencontrer pour sauver la République de la prédation qui menace nos Institutions et notre intégrité territoriale », a déclaré Tina Salama, porte-parole du chef de l’Etat à travers une publication sur X.
L’opposant Martin Fayulu venait de lancer un appel solennel à la “responsabilité” de la classe politique congolaise, mettant en garde contre une “balkanisation en marche” de la République démocratique du Congo, qu’il qualifie de l’une des plus graves menaces depuis l’indépendance du pays en 1960.
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Il a accusé Corneille Nangaa, chef des rebelles du M23/AFC qui occupent les villes de Goma, Bukavu et d’autres importantes cités et agglomérations des provinces du Nord – Kivu et Sud – Kivu de « complicité » avec « ceux qui tuent dans l’Est ».
Il a appelé l’ex-président Joseph Kabila, qui est retourné au pays à partir de la ville de Goma, à quitter cette ville qu’il qualifie d’“occupée avec la complicité de forces ennemies”.
« Aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays. Le seul chemin vers la rédemption de nos erreurs passées, c’est le dialogue, pas la compromission. L’Histoire ne pardonne pas les trahisons, encore moins celles faites à la patrie », a-t-il déclaré.
« Le sang congolais ne peut plus couler avec votre complicité. Aucune ambition ne vaut le prix de la souffrance de tout un peuple », t-il lancé, dénonçant les compromissions et appelant au patriotisme et au dialogue direct.
Fayulu a conclu par un « appel à la résurrection nationale », invitant les Congolais à « refuser la fatalité » et à « choisir la patrie » pour construire la « cohésion nationale, fruit espéré de tant de sacrifices, que le sang versé n’a jamais vu naître ».
Le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a déclaré lundi soir lors d’une conférence de presse que l’opposant a posé un « acte patriotique » face au contexte « d’agression » du pays.