RDC : Près d’un demi-million de déplacés dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu en janvier seulement, alerte l’ONU

La crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) s’est encore aggravée depuis la fin de la semaine dernière, avec près d’un demi-million de personnes déplacées dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu au cours du seul mois de janvier, sur fond de conflits, a alerté mardi le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés.

Des centaines de milliers de personnes ont été forcées de fuir plusieurs zones de conflit actives et la capacité d’accueil et d’assistance aux personnes dans le besoin est saturée, a déclaré le porte-parole du HCR, Matthew Saltmarsh, lors d’un point de presse à Genève. Nombre de ces personnes ont fui des attaques violentes, notamment l’utilisation de l’artillerie lourde ciblant les sites de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, des lieux censés offrir sécurité et refuge. Ces attaques ont détruit des abris et des infrastructures essentielles, et ont tragiquement fait des victimes, selon la même source.

Plusieurs sites à la périphérie de Goma, abritant plus de 300.000 personnes déplacées, ont été complètement vidés en l’espace de quelques heures, a-t-il ajouté. Le HCR, aux côtés d’autres agences des Nations Unies et de ses partenaires, appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à respecter immédiatement le droit international humanitaire et à donner la priorité à la protection des civils.

« La crise humanitaire en RDC n’est pas un simple problème régional, mais une responsabilité mondiale. Les Congolais déplacés méritent de pouvoir vivre dans la sécurité, la dignité et l’espoir », a encore souligné le porte-parole du HCR, appelant la communauté internationale à intensifier ses efforts pour soutenir les populations touchées et faciliter les solutions à long terme pour mettre fin au cycle de la violence. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est, lui aussi, alarmé de l’impact dévastateur sur les populations civiles des affrontements armés en cours autour et dans la ville de Goma, faisant état d’afflux massif de blessés par balles et par munitions explosives dans les structures soutenues par le CICR, notamment l’hôpital CBCA Ndosho à Goma.

Dans un communiqué, le CICR indique avoir pris en charge plus de 600 blessés depuis le début du mois de janvier, dont près d’une moitié de civils. Parmi eux se trouvaient des femmes et des enfants en grand nombre. « Les blessés sont transportés à moto, d’autres par bus, ou avec l’aide des volontaires de la Croix-Rouge congolaise. Des civils arrivent grièvement blessés par balles ou par des éclats d’obus. Tout l’hôpital est mobilisé et les trois équipes chirurgicales travaillent sans relâche pour soigner des patients qui attendent parfois couchés à même le sol faute d’espace suffisant », explique Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, citée dans le communiqué.