RDC: le directeur de cabinet du président condamné à 20 ans de « travaux forcés »

Vital Kamerhe, allié et directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo (RDC), a été condamné samedi à 20 ans de « travaux forcés » pour notamment le détournement des fonds publics, au terme d’un procès historique retransmis en direct sur la RTNC, la chaîne de télévision nationale. Kamerhe, principal allié de Félix Tshisekedi lors de sa victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, a été reconnu coupable d’avoir notamment détourné des fonds (environ 50 millions USD) destinés à la construction de 1.500 logements sociaux dans le cadre du programme dit des « 100 jours » annoncé par M.Tshisekedi après son investiture en janvier 2019.

La défense de Kamerhe, ancien président de l’assemblée nationale, a annoncé son intention de faire appel de cette peine, qu’elle juge contraire à la Constitution.

Le bâtonnier Pierre Olivier Sur, membre du collectif des avocats de Vital Kamerhe, a dit ne pas être surpris par la condamnation de son client ce samedi par le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, dénonçant une procédure expéditive, diffusée en direct à la télévision.

Pour lui, c’est « un simulacre de procès » qui veut exclure Kamerhe de la vie politique du pays pendant une période de 30 ans.

Outre les 20 ans de travaux forcés, Kamerhe a été condamné à d’autres peines accessoires, dont l’interdiction d’accéder à tout mandat public, pendant les 10 années qui suivront la fin de sa peine de privation de liberté.

Kamerhe, président du parti Union pour la nation Congolaise (UNC), s’était désisté en faveur de M. Tshisekedi avant l’élection présidentielle du 30 décembre 2018. Il devait être lui-même candidat à la prochaine élection en 2023, selon un accord politique établi entre les deux hommes à Nairobi un mois avant l’élection.