Paludisme: des scientifiques rwandais découvrent une nouvelle souche pharmacorésistante

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Des scientifiques et biologistes rwandais viennent d’identifier une nouvelle souche pharmacorésistante du parasite responsable du paludisme, la maladie parasitaire qui menace 40% de la population mondiale et cause la mort de centaines de milliers de personnes par an.

Une étude menée par des scientifiques du Rwanda Biomedical Center (RBC) et du ministère rwandais de la Santé, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), révèle l’émergence de parasites résistants au traitement par l’artémisinine, le médicament de première ligne dans la lutte contre la maladie infectieuse.

« Des échantillons de sang de patients au Rwanda démontre une mutation particulière du parasite, résistante à l’artémisinine, chez 19 des 257 échantillons analysés, soit 7,4 % », indique cette étude relayée par la revue scientifique britannique « Nature ».

Cette nouvelle mutation constitue « une menace majeure pour la santé publique sur le continent africain », ont averti les scientifiques, soulignant que les parasites du paludisme qui ont développé une résistance aux médicaments antérieurs sont suspectés d’avoir contribué à des millions de décès supplémentaires dus au paludisme chez les jeunes enfants africains dans les années 1980.

Selon l’étude, en l’absence de mesures efficaces pour contenir la propagation des souches résistantes au Rwanda et dans les pays d’Afrique, ces parasites acquièrent au cours du temps la capacité de résister à la combinaison de molécules, dont l’artémisinine.

Quand la chloroquine, le premier médicament antipaludique, a été mis au point, les chercheurs pensaient que la maladie serait éradiquée. Mais depuis les années 1950, les parasites ont évolué pour développer une résistance aux médicaments successifs.

Le paludisme ou la malaria, appelé également « fièvre des marais », est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles.

Avec 228 millions de personnes malades et 405.000 décès en 2018, le paludisme demeure la parasitose la plus importante et concerne majoritairement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Près de 80% des cas ont été enregistrés dans quinze pays d’Afrique subsaharienne et l’Inde.