Ouganda: Bobi Wine veut demander à la CPI d’enquêter sur des meurtres et actes de torture

Le chanteur et opposant ougandais Bobi Wine, principal rival du sortant Yoweri Museveni à la présidentielle du 14 janvier, a annoncé qu’il allait demander à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur des meurtres, actes de torture et autres abus commis dans le pays, notamment au cours de sa campagne électorale.

Lors d’une conférence de presse, violemment interrompue par les forces de sécurité, le candidat à la présidentielle ougandaise a indiqué qu’il demanderait à la CPI une enquête sur le président Yoweri Museveni et neuf hauts responsables de la sécurité, accusés de le viser, lui et ses partisans.

« J’espère que la Cour pénale internationale le rappellera à l’ordre », a-t-il déclaré, expliquant qu’il compte s’appuyer sur des témoignages démontrant selon lui des violations « systématiques » des droits de l’homme.

Fin décembre, Bobi Wine a été empêché de rassembler ses partisans par la police, qui a justifié son intervention par la nécessité de respecter les « règles sanitaires » liées à la pandémie de la Covid-19.

Kyagulanyi Ssentamu, plus connu sous son nom d’artiste Bobi Wine, avait annoncé la suspension de sa campagne électorale après avoir été victime de « tirs venant des forces de sécurité » dans la ville de Kayunga, dans le sud-est du pays.

Mi-novembre, une cinquantaine de personnes ont été tuées en Ouganda dans des violences déclenchées par une arrestation de Bobi Wine.

L’artiste et opposant ougandais, 38 ans, a été arrêté à de nombreuses reprises au cours des deux dernières années, notamment dans le cadre de son inculpation pour avoir organisé un rassemblement illégal en juillet 2018.

Juillet 2019, le chanteur avait annoncé sa candidature à la présidentielle ougandaise prévue en 2021, se déclarant prêt à défier le chef d’Etat actuel Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, lors d’une élection « libre et juste ».

Créée en 2002 pour juger les crimes les plus atroces, le CPI n’a pas l’obligation de prendre en compte les demandes adressées aux procureurs, qui décident d’ouvrir, ou pas, une enquête.

source : FAAPA