Un rapport présenté mardi à New York a souligné l’urgence d’un financement accru pour le développement durable en Afrique.
Elaboré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), le rapport a été présenté lors d’un événement organisé en marge du Forum politique de haut niveau pour le développement durable des Nations Unies qui se tient du 8 au 17 juillet au siège de l’ONU dans la métropole américaine.
Parmi les principales recommandations de ce document figurent un accès élargi à des financements concessionnels pour le développement, des systèmes d’information et d’alerte précoce renforcés, ainsi que des réformes économiques urgentes.
Intitulé “Renforcer l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 et éliminer la pauvreté en période de crises multiples : la mise en œuvre efficace de solutions durables, résilientes et innovantes”, le rapport fournit un examen approfondi des progrès des pays africains vers cinq objectifs de développement durable et leurs 32 cibles pour atteindre l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Les cinq ODD examinés sont : éliminer la pauvreté (objectif 1), éradiquer la faim (objectif 2), lutter contre les changements climatiques (objectif 13), promouvoir des sociétés pacifiques (objectif 16) et renforcer les partenariats mondiaux (objectif 17).
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La nouvelle étude montre que l’Afrique n’est en passe d’atteindre que moins de trois des 32 objectifs évalués dans ce rapport et que des revers ont été enregistrés pour huit d’entre eux, avec des progrès lents ou un statu quo pour les objectifs restants.
“Les économies avancées ont rebondi après la crise de la COVID-19, mais de nombreux pays africain sont confrontés à un endettement élevé, à une inflation à deux chiffres et à un accès limité au financement crucial pour le développement et le climat”, a déclaré Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA, cité dans un communiqué conjoint du PNUD, de la CEA et de la BAD.
Il a indiqué que les disparités en matière d’indice de développement humain se creusent entre les pays les mieux classés et ceux les moins bien classés “ce qui met en évidence, selon lui, des défis importants à travers l’Afrique malgré certains progrès au cours des dernières décennies”.
En effet, l’aide publique au développement (APD) destinée à l’Afrique a augmenté de 2% en 2023, mais l’APD totale reste à 0,37% du revenu national brut combiné des donateurs, bien en dessous de l’objectif de 0,7 % convenu par les États membres de l’ONU, selon le rapport, qui note que compte tenu du peu de temps qui reste avant l’échéance des ODD de 2030, la plupart des pays pourraient ne pas parvenir à mobiliser les ressources adéquates pour combler leur déficit de financement.
“Les pays africains ont réalisé des progrès significatifs dans des domaines importants, mais nous manquons de temps”, a souligné, de son côté, Matthias Naab, directeur régional adjoint par intérim du PNUD pour l’Afrique.
Pour lui, il est impératif de renforcer les partenariats et rechercher des solutions innovantes pour mettre un terme à la décélération actuelle – et même au renversement dans certains domaines, ainsi que de travailler plus étroitement avec les pays et les peuples africains “pour nous remettre sur la bonne voie vers nos objectifs mondiaux et l’Afrique que nous voulons”.
Le rapport fait ressortir également que l’Afrique a fait des progrès en matière de réduction de la pauvreté (objectif 1), malgré les revers causés par des crises comme la COVID-19, et a fait preuve d’une résilience et d’un engagement remarquables dans la lutte contre le changement climatique (objectif 13).
“Les efforts visant à renforcer la réduction des risques de catastrophe se poursuivent, même si le nombre de pays ayant mis en place des stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe reste à 29 sur 54 depuis 2015”, signale le document, ajoutant que financer le climat L’action en Afrique est primordiale, mais seuls 29,5 milliards de dollars ont été mobilisés sur les 2,8 billions de dollars nécessaires entre 2020 et 2030 pour permettre aux pays africains de mettre en œuvre leurs CDN dans le cadre de l’Accord de Paris.
“Le financement reste un défi pour l’Afrique. Il lui faudra entre 118,2 et 145,5 milliards de dollars par an pour mettre en œuvre les engagements du continent en matière d’action climatique et les contributions déterminées au niveau national”, a expliqué Al Hamndou Dorsouma, responsable de la division Changement climatique et croissance verte de la BAD.
“Cela nécessite que les partenaires de développement intensifient leur soutien, notamment en renforçant le système des banques publiques de développement en se concentrant sur l’amélioration des capacités productives, des infrastructures et du développement du capital humain”, a-t-il indiqué.