Pays le plus peuplé du continent, le Nigeria reste un nain dans le domaine de l’assurance, avec une part de 2,1% dans les primes émises à l’échelle continentale. Le relèvement du capital minimum des différents acteurs du secteur vise à corriger cette anomalie.
La Commission nationale des assurances (NAICOM), l’autorité de régulation du secteur des assurances au Nigeria, a annoncé, mercredi 13 août, que les compagnies d’assurance et de réassurance disposent d’un délai de 12 mois pour se conformer aux nouvelles exigences en capital minimum, sous peine de perdre leur licence.
Prévue par la nouvelle loi portant organisation du secteur, cette augmentation du capital minimum vise à renforcer la résilience financière des assureurs, à améliorer le règlement des sinistres et à attirer davantage d’investissements, a-t-on précisé de même source.
Selon la nouvelle réglementation, les compagnies spécialisées dans l’assurance-vie devraient disposer d’un capital minimum de 10 milliards de nairas (6,52 millions de dollars) contre 2 milliards de nairas actuellement. Le capital minimum des sociétés spécialisées dans l’assurance dommages passera de 3 milliards de nairas à 15 milliards. Les compagnies de réassurance sont, quant à elles, appelées à porter leur capital minimum de 10 à 35 milliards de nairas.
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Pour superviser la mise en œuvre du relèvement du capital minimum des acteurs du secteur des assurances, la NAICOM a mis en place un comité de 11 membres chargé de garantir la transparence et de vérifier que les nouveaux capitaux sont levés de manière légitime.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu avait promulgué, le mardi 5 août, une nouvelle loi portant organisation du secteur des assurances (la Nigerian Insurance Industry Reform Act/NIIRA), qui vise notamment à renforcer la solidité financière des compagnies d’assurance et de réassurance, à digitaliser leurs services et à mieux protéger les consommateurs à travers la création de certaines polices obligatoires et la création d’un fonds de garantie destiné à compenser les assurés en cas de faillite d’une société.
Au Nigeria, le secteur des assurances reste peu développé comparativement aux autres grandes économies africaines. En 2024, les compagnies d’assurance opérant dans le pays le plus peuplé du continent ont généré un chiffre d’affaires cumulé de 1562 milliards de nairas (environ 1 milliard de dollars), selon des données présentées le 26 juin 2025 par l’Association des assureurs nigérians (NIA). Ce chiffre d’affaires est en hausse de 56 % par rapport à celui enregistré en 2023. Les primes non-vies se sont établies à 1092 milliards de nairas (environ 705,5 millions de dollars) contre 470 milliards de nairas (303,7 millions de dollars) pour les primes émises dans la branche vie. Le montant des sinistres réglés par l’ensemble des assureurs s’est limité à 622 milliards de nairas, soit 401,8 millions de dollars.
Le Nigeria n’a représenté que 2,1 % des primes d’assurance émises sur le continent en 2023 contre 68,2% pour l’Afrique du Sud, 8,7% pour le Maroc, 4% pour l’Egypte et 3,9% pour le Kenya, selon le rapport 2024 de l’Organisation des Assurances Africaines (OAA).
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