Madagascar appelé à libérer l’investissement privé pour promouvoir l’accès à l’électricité

Madagascar se doit d’encourager l’investissement privé dans le secteur des énergies pour pouvoir atteindre son objectif ambitieux d’atteindre 80 % d’accès à l’électricité d’ici 2030, a indiqué lundi la Banque mondiale (BM).

«Le gouvernement malgache s’est fixé comme objectif d’atteindre 80 % d’accès à l’électricité d’ici 2030, mais sans le soutien du secteur privé, cet objectif est impossible», souligne le bureau de la BM à Antananarivo dans un communiqué.

Actuellement, seulement 36 % de la population malgache bénéficie d’un accès à l’électricité, souvent de manière inconstante, rendant la situation critique tant pour les ménages que pour les entreprises.

Pour répondre à ces défis énergétiques, l’institution financière internationale estime qu’il est impératif pour Madagascar de mobiliser 7,2 milliards de dollars, dont 4,5 milliards provenant du secteur privé.

La participation du secteur privé est cruciale pour résoudre la crise énergétique dans la Grande île, note-t-elle, soulignant la nécessité de créer un climat de confiance et un cadre propice à l’investissement. Cela passe notamment par l’amélioration de la viabilité financière et opérationnelle de la compagnie publique d’électricité «Jirama» et un environnement fiable où les investisseurs sont assurés de rentabiliser leur projets, explique-t-on.

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Pour catalyser l’investissement privé et moderniser le secteur de l’énergie, la Banque mondiale préconise plusieurs mesures, notamment la rénovation des centrales existantes, l’incitation de l’essor de nouvelles installations solaires et le renforcement des réseaux de transport et de distribution.

Ces changements pourraient permettre d’ajouter 130 MW à la capacité de production d’ici fin 2026, une mesure nécessaire pour réduire les coupures d’électricité.

La même source soutient que des projets comme le «LEAD», soutenant les entreprises privées en zones reculées, et le Fonds DECIM, créé pour l’inclusion énergétique, montrent que la mobilisation du secteur privé est non seulement possible mais bénéfique.

Depuis le début du mois de juillet 2024, l’électricité coupe plusieurs fois par jour et plus longuement que d’habitude dans la capitale Antananarivo. Retard dans l’acheminement du carburant, vétusté des infrastructures, sécheresse des cours d’eau, la Jirama invoque toutes ces raisons sans parvenir à régler la situation.