Macky Sall plaide pour une suppression des congés fiscaux induits

Macky Sall

Le Chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine (UA), a souligné, lundi, la nécessité de mettre un terme aux congés fiscaux induits dans le secteur extractif afin de renforcer le financement des économies africaines.

 »L’autre enjeu de financement des économies africaines réside dans la justice fiscale notamment dans le secteur extractif, mines, gaz, en mettant fin aux congés fiscaux induits, Holiday taxe », a déclaré le chef de l’Etat sénégalais, qui s’exprimait à l’ouverture officielle de la 54eme Conférence des ministres africains de l’Economie et des Finances (COM2022), qui se tient au Centre international de conférences Abdou-Diouf de Diamniadio, jusqu’au 17 mai avec la participation du Maroc.

« Comme partout ailleurs, l’exigence du paiement de l’impôt là où la richesse se crée, doit être effective en Afrique. Si, on nous paie les taxes dus, on n’aurait même pas besoin de l’aide publique au développement. C’est un enjeu de plusieurs milliards par an, une opportunité de croissance et de prospérité pour nos pays’’, a souligné le dirigeant sénégalais.

Estimant que les procédures ne devaient pas constituer une barrière pour l’octroi de financement des pays africains, le président Macky Sall a insisté sur le fait que le retour d’investissement était « beaucoup plus important’’ en Afrique qu’ailleurs.

Sur un autre registre, le président de la République a souhaité une « amélioration » des services publics des finances (Douanes, impôts).

Dans son discours, le dirigeant sénégalais s’est félicité de la rapidité avec laquelle, le Fonds monétaire international FMI a mené le processus dans le cadre de la distribution des droits de tirages spéciaux (DTS), et les pays et institutions partenaires qui ont rendu possible ce tirage (DTS). « Il faut également saluer la diligence avec laquelle le FMI a mené le processus, y compris par la mise en place anticipée en avril dernier, du Resilience and Sustainability Trust (RST) », a-t-il dit.

Macky Sall a, de même, salué l’initiative Union Africaine-CEA-Afreximbank-ZLECAf mettant en place une plateforme sous le nom de Plateforme africaine d’échanges commerciaux ou ATEX, pour aider à l’approvisionnement.

Il a à cet égard encouragé la pleine opérationnalisation de ce mécanisme de facilitation du commerce électronique « que nous avons d’ailleurs expérimenté dans la riposte anti-covid avec la Plateforme africaine de fournitures médicales ». « Au fond, et au-delà des considérations financières & macro-économiques, d’une certaine façon le financement de nos économies et leur capacité de résister aux chocs extérieurs dépendent aussi de notre aptitude à produire ce que nous consommons et à consommer ce que nous produisons », a-t-il lancé.

M. Macky Sall a, par ailleurs, appelé les Africains à entamer une véritable révolution culturelle de leurs modes de consommation, s’ils veulent « atténuer leur dépendance de l’extérieur ».

« Si nous voulons atténuer notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur, il nous faut entamer une véritable révolution culturelle de nos modes de consommation », a dit le dirigeant sénégalais.

L’évènement hybride est organisé conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement du Sénégal sur le thème « Financement de la relance de l’Afrique: Atteindre de nouveaux horizons ».

La cérémonie d’ouverture officielle de cette rencontre a été marquée par l’intervention notamment de l’ancien directeur général du Fonds Monétaire international FMI, Michel Camdessus et la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Ngozi Okongo-Iweala (en ligne) et la Secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement Cnuced, Rebeca Grynspan, en présentiel.

Des ministres et autres représentants des Etats membres de la CEA, du système des Nations Unies, des Organisations non gouvernementales, du Secteur privé ainsi que des partenaires au développement prennent part à cet événement qui rassemble près de 700 participants.

La délégation marocaine prenant part à cette 54è Conférence est présidée par l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume auprès de l’UA et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, et comprend l’Ambassadeur de SM le Roi au Sénégal, Hassan Naciri, ainsi que des représentants des ministères des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger et de l’Economie et des Finances.

La cérémonie officielle avait été précédée d’une réunion du Comité d’experts tenue du 11 au 13 mai, au cours de laquelle les participants ont débattu de sujets techniques ayant trait au thème de ladite Conférence et certaines questions statutaires de la CEA.

D’autres évènements parallèles ont été également organisés les 14 et 15 mai pour aborder des questions liées à la santé, aux infrastructures, à l’éducation, à l’action climatique et à la mobilisation des ressources à l’appui d’une relance inclusive et durable pour les pays africains. La conférence ministérielle se tient les 16 et 17 mai.

Selon les organisateurs, cette conférence d’envergure internationale constitue une des plus importantes instances de dialogue et d’échanges de vues entre les ministres africains chargés des finances, de la planification et du développement économique et les gouverneurs des Banques centrales sur des questions liées au programme de développement de l’Afrique.

Le programme de la Conférence comprend des panels ministériels de haut niveau et des tables rondes sur la manière de transformer la menace persistante de la pandémie de COVID-19 en un accélérateur de croissance et de prospérité mondiale.

La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM) est le plus grand évènement annuel de la CEA et offre aux participants l’occasion de débattre des questions clés sur le développement de l’Afrique et de discuter du rendement du groupe de réflexion dans l’exécution de son mandat.

Lors de la cérémonie d’ouverture officielle de cette conférence, le ministre sénégalais de l’Economie et de la Coopération, Amadou Hott, a été élu président du Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l’année 2022.

Avec MAP