Les pays africains appelés à adopter une approche sensible au genre dans la mise en œuvre de la ZLECAF

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Les pays africains sont appelés à adopter une approche sensible au genre dans la mise en œuvre de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), en particulier dans les domaines qui affectent directement les femmes, a affirmé la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU), basée à Addis-Abeba.

«Les mesures spécifiques peuvent aller de la coopération douanière à la facilitation des échanges, en passant par la protection juridique contre la discrimination, les services sanitaires et le soutien administratif, qui offriront aux femmes un environnement commercial meilleur, plus juste et plus sûr», a relevé la Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et des politiques sociales à la CEA-ONU, Mme Thokozile Ruzvidzo, qui s’exprimait lors d’une table ronde virtuelle sur le « capital humain : Culture et patrimoine », organisée dans le cadre de la Série de dialogues sur l’Afrique 2021.

La responsable onusienne a souligné que des cadres continentaux spécifiques sont nécessaires pour éliminer les obstacles liés au genre qui garantiront que les opportunités commerciales atteignent et profitent à tous les Africains.

Mme Ruzvidzo a souligné dans ce sens la nécessité « de veiller à ce que les intérêts et les préoccupations des femmes éclairent les cadres politiques, législatifs et procéduraux qui faciliteront le commerce dans le cadre de la ZLECAF».

Selon elle, des mesures ciblées sont nécessaires pour garantir que les opportunités découlant de la ZLECAF profitent aux femmes, notant que «le commerce à lui seul ne peut pas changer le fait que les femmes, qui bien qu’elles jouent un rôle important dans l’économie africaine, restent sous-payées et sous-employées par rapport aux hommes».

« Au-delà du désavantage économique héréditaire, les femmes restent vulnérables aux taxes élevées, aux pots-de-vin, au harcèlement, à la confiscation de marchandises et à la violence, en particulier dans le commerce transfrontalier informel de l’Afrique où elles représentent 70% des commerçants», a-t-elle dit.

Pour elle « les femmes ne constituent pas un groupe homogène. La ZLECAF les affectera différemment en fonction de leur éducation, de leur statut économique et de leur situation géographique. Comprendre les effets des activités commerciales sur la problématique genre dans le cadre de la ZLECAF est essentiel pour garantir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes».

Organisée par le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour l’Afrique, la table ronde visait à examiner le rôle de la culture et du patrimoine dans la libération du plein potentiel des peuples africains et de l’économie.

( Avec MAP )