Les partis d’opposition guinéens rejettent le calendrier de transition de 39 mois

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Le commandant des forces spéciales Mamady Doumbouya, qui a renversé le président Condé, sort après avoir rencontré les envoyés de la CEDEAO au sujet de la crise guinéenne pour discuter des moyens de ramener le pays vers une constitution.

Les principaux partis d’opposition guinéens ont rejeté le calendrier de transition démocratique de 39 mois proposé par la junte militaire au pouvoir, ont-ils déclaré mercredi dans un communiqué.

Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre dernier, a déclaré ce mois-ci qu’il faudrait probablement plus de trois ans pour que le pays d’Afrique de l’Ouest revienne à un régime civil.

Il a déclaré à la télévision d’État qu’après des consultations politiques, il envisageait une transition de 39 mois – la première fois qu’il proposait un calendrier.

Trois principaux partis d’opposition et plus de 60 de leurs petits alliés ont rejeté la proposition dans une déclaration commune et ont exhorté les dirigeants par intérim à « défendre les institutions démocratiques ».

Ils ont déclaré qu’un organe connu sous le nom de Conseil national de transition (CNT) – mis en place par la junte pour agir en tant que parlement jusqu’aux élections – n’avait pas validé le calendrier et appelé à un « véritable » dialogue avec toutes les parties concernées, y compris la société civile.

Doumbouya avait précédemment déclaré qu’il soumettrait la proposition de 39 mois au CNT, qui a approuvé un calendrier révisé de 36 mois plus tard mercredi.

Certains députés de l’opposition, dont des membres du parti de l’ancien président renversé Alpha Conde, ont voté contre la proposition de 36 mois et ont quitté le NTC après son adoption, ont rapporté les médias locaux.

Le putsch guinéen était l’un des quatre à frapper l’Afrique de l’Ouest depuis août 2020, faisant craindre un recul démocratique dans une région qui venait de commencer à perdre sa réputation de « ceinture putschiste ».

Les chefs militaires du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali sont en désaccord avec le bloc régional ouest-africain de la CEDEAO, qui tente d’accélérer les promesses d’organiser des élections.

L’organisme a imposé des sanctions au Mali après que sa junte a proposé de rester au pouvoir jusqu’en 2025 et a menacé de faire de même au Burkina Faso, où les putschistes ont établi un calendrier de transition de trois ans.

Les sanctions en Guinée n’ont jusqu’à présent touché que les membres de la junte, mais pourraient être étendues à l’ensemble de l’économie si le gouvernement intérimaire traîne les pieds, a averti la CEDEAO en mars.

Le bloc de 15 membres n’a pas encore réagi à la proposition de 39 mois de Doumbouya ni au calendrier de 36 mois du CNT.