Les Namibiens se sont rendus, mercredi, aux urnes pour ce qui devraient être les élections générales les plus compétitives à ce jour pour le parti au pouvoir, la Swapo, qui gouverne la Namibie depuis 34 ans.
Si la candidate de la Swapo, Netumbo Nandi-Ndaitwah, l’emporte, elle deviendra la première femme présidente du pays. Une défaite du parti au pouvoir signifierait la première transition du pouvoir vers un nouveau parti depuis l’indépendance de la Namibie en 1990.
D’aucuns estiment qu’il est possible que la Swapo soit évincée par les jeunes, lassés du chômage élevé, des inégalités et des allégations de corruption, même si la loyauté de longue date des électeurs plus âgés et ruraux envers le parti pourrait l’aider à s’en sortir.
Le chômage élevé et les inégalités criardes ont érodé le soutien au parti au pouvoir, qui est tombé à 56 % lors de l’élection présidentielle de 2019, contre 87 % en 2014.
Parmi les 14 candidats de l’opposition en lice pour la Présidentielle, Panduleni Itula part favori. Itula est un ancien dentiste qui a remporté 29 % des voix en 2019 après s’être séparé de la Swapo et dirige désormais un nouveau parti politique, les Patriotes indépendants pour le changement.
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Les Namibiens votent séparément pour les législatives et la Présidentielle. Le candidat à la Présidentielle a besoin de plus de 50 % des voix pour gagner.
«Ce seront les élections les plus difficiles et les plus importantes après celles de 1989», a déclaré Rui Tyitende, professeur à l’Université de Namibie, arguant que le résultat dépendrait en grande partie de la participation des jeunes électeurs, qui représentent plus de la moitié de l’électorat et sont plus susceptibles de soutenir l’opposition.
Il a expliqué que les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par le chômage et la pauvreté et sont rongés par un profond sentiment de désespoir.
La Namibie est actuellement dirigée par le président par intérim Nangolo Mbumba, qui a pris le pouvoir en février dernier après la mort de l’ancien Président Hage Geingob, mais ne se présente pas aux élections.
Un rapport gouvernemental de 2021 a révélé que 43 % de la population vivait dans une «pauvreté multidimensionnelle», une mesure qui prend en compte les revenus ainsi que l’accès à l’éducation et aux services publics, entre autres facteurs.
Selon les chiffres de la Banque mondiale, la Namibie se classe au deuxième rang mondial en termes d’inégalités de revenus, après l’Afrique du Sud voisine. Les deux pays ont passé des décennies sous le joug de la minorité blanche.