Les inondations au Nigeria aggravées par le changement climatique

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Le changement climatique a multiplié par 80 la probabilité des pluies intenses à l’origine d’inondations historiques au Nigeria, qui ont tué ces derniers mois plus de 600 personnes et dévasté l’agriculture du pays, selon une étude scientifique rendue publique mercredi.

Ces inondations hors norme, qui ont aussi touché le Niger, le Tchad et des pays voisins, ont déplacé plus de 1,4 million de personnes et ravagé des centaines de milliers d’hectares de récolte.

La principale cause réside dans des niveaux de précipitations exceptionnelles dans la région autour du lac Tchad, depuis le début de la saison des pluies en juin.

Or, « le changement climatique causé par l’activité humaine a rendu cet événement environ 80 fois plus probable et environ 20% plus intense », conclut le World Weather Attribution (WWA), auteur du rapport publié mercredi.

Dans la région du lac Tchad, les « pluviométries supérieures à la moyenne » relevées cette année « ont désormais une chance sur dix environ de se produire chaque année » alors qu’elles étaient rarissimes avant l’impact climatique du recours aux énergies fossiles, estime le WWA.

Les scientifiques ont aussi examiné le pic de précipitations sur 7 jours le long du bassin inférieur du Niger, au Nigeria. Ils concluent que « le changement climatique a rendu l’événement environ deux fois plus probable et environ 5 % plus intense ».

Les chercheurs du WWA se sont également penchés sur la sécheresse qui a aggravé la crise alimentaire en cours pour les populations du Sahel au Burkina Faso, Tchad, Mali, Niger et Nigeria. Cette pénurie « est survenue après une saison des pluies erratique en 2021, qui a affecté la production agricole et réduit les stocks alimentaires des mois plus tard », rappelle le WWA.

Avec MAP