Les électeurs gabonais sont appelés à se rendre aux urnes ce samedi 12 avril pour élire le Chef de l’État, dans un contexte porteur d’espoir et d’attentes fortes en matière de développement socio-économique, d’amélioration des conditions de vie et de consolidation des acquis institutionnels.
Amélioration du quotidien, création d’emplois, accès à des services publics de qualité… Ces aspirations dominent les préoccupations des Gabonais à l’approche de ce scrutin présidentiel majeur, censé sceller le retour à l’ordre constitutionnel après près de deux années de phase transitoire.
Dans les rues de Libreville comme à l’intérieur du pays, nombreux sont les citoyens qui attendent une gouvernance plus proche des réalités sociales, et des réponses concrètes aux défis du moment.
La jeunesse, en particulier, espère des mesures favorisant son insertion professionnelle, tandis que d’autres voix appellent à renforcer les secteurs essentiels, notamment l’électricité, l’éducation ou encore la diversification de l’économie, encore largement tributaire des hydrocarbures.
Cette élection présidentielle intervient au terme d’un processus transitoire engagé en août 2023, marqué notamment par l’adoption d’une nouvelle Constitution en novembre dernier. Elle constitue une étape décisive pour redonner la parole aux citoyens et inscrire le pays dans une nouvelle dynamique institutionnelle.
Huit candidats sont en lice pour cette échéance électorale. Parmi eux figure le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui se présente sous la bannière de son nouveau mouvement, « le Rassemblement des bâtisseurs ». Fort d’un soutien élargi de la classe politique et de nombreuses organisations de la société civile, il est perçu par de nombreux observateurs comme le favori du scrutin.
Trois autres candidatures avaient été validées initialement par la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) : celles de l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, de Stéphane Iloko, et de Joseph Lapensée Essigone. Par la suite, la Cour constitutionnelle a validé les recours introduits par quatre autres personnalités: Thierry Yvon Michel N’Goma, Alain Simplice Boungoueres, Axel Stophen Ibinga Ibinga, et la seule femme candidate, Zenaba Chaning Gninga.
La campagne électorale, ouverte le 29 mars, prend fin ce vendredi. Pendant deux semaines, les huit prétendants à la magistrature suprême ont sillonné les provinces du pays pour exposer leurs programmes, à la rencontre des électeurs. Une mobilisation qui s’est intensifiée à mesure que la date du scrutin approchait.
Sur le terrain, Brice Clotaire Oligui Nguema a multiplié les rassemblements et les échanges directs avec les citoyens, en mettant en avant le bilan de la période de transition et les réformes entreprises depuis 2023. Se présentant comme « le candidat du peuple », il a promis de poursuivre l’élan de transformation engagé ces derniers mois, dans une démarche d’écoute et d’unité nationale.
Son principal concurrent, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a opté pour une campagne de proximité, ancrée dans les quartiers populaires, notamment à Libreville. Fort d’une expérience gouvernementale de près de deux décennies, l’ancien chef du gouvernement a défendu un projet axé sur la rupture et le renouveau, tout en appelant à une gouvernance inclusive.
Du côté de l’organisation, le ministère de l’Intérieur, qui préside la CNOCER, assure que toutes les dispositions ont été prises pour garantir un scrutin transparent, crédible et apaisé.
Par ailleurs, plusieurs missions internationales d’observation ont été accréditées pour accompagner le processus électoral. Il s’agit notamment de celles de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), conduite par l’ancien Premier ministre tchadien Saleh Kebzabo, de l’Union africaine dirigée par Patrice Emery Trovoada, ancien chef du gouvernement de Sao Tomé-et-Principe, ainsi que de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et du Commonwealth.
Ce scrutin présidentiel s’inscrit dans un contexte crucial pour l’avenir du Gabon, avec des attentes élevées de la part des citoyens quant à un avenir socio-économique plus stable et prospère.
Les Gabonais espèrent des réponses concrètes aux défis actuels, tout en attendant un retour durable à l’ordre constitutionnel. Alors que la campagne touche à sa fin, les électeurs se préparent à faire un choix décisif pour l’avenir du pays.
Avec MAP