L’Équateur décrète un nouvel « état d’exception » dans sept provinces pour lutter contre le crime organisé

Le gouvernement équatorien a décrété un nouvel « état d’exception » dans sept des 24 provinces du pays, pour tenter de contenir la recrudescence de la violence provoquée par des bandes criminelles dans les rues et les prisons.

Le décret présidentiel instaurant « l’état d’exception » autorise le déploiement, pour une période de 60 jours, des forces armées dans les rues des provinces de Guayas, El Oro, Santa Elena, Manabi et Los Rios, toutes dans l’Est du pays, ainsi que dans les provinces amazoniennes de Sucumbios et Orellana (Ouest).

Le décret concerne également une municipalité de la province d’Azuay (sud), où le maire de la ville a été récemment assassiné.

Il considère que dans ces zones, « les actes de violence systématique perpétré par des groupes criminels et des organisations terroristes se sont aggravés ».

L’instauration de ce nouvel « état d’exception » succède à une autre période similaire décrétée jusqu’au 30 avril dernier dans cinq provinces (Guayas, Santa Elena, Manabi, El Oro et Los Ríos), mais le 10 mai courant, la Cour constitutionnelle a déclaré cette mesure « inconstitutionnelle », estimant qu’elle n’était pas correctement appliquée.

Dans un message vidéo posté mercredi sur les réseaux sociaux, le président équatorien, Daniel Noboa, a indiqué que ce nouveau décret inaugure la deuxième phase de « la guerre » contre les bandes criminelles, une « guerre » que les forces de sécurité sont en train de gagner, « c’est pourquoi nous déclarons aujourd’hui un état d’exception qui se concentre sur les provinces qui ont besoin de la présence des forces armées et de la police nationale ».

Le 8 janvier dernier, le président équatorien, au pouvoir depuis le 23 novembre dernier, avait publié le premier décret déclarant un « état d’exception » pour deux mois afin de faire face à la spirale de violence provoquée par les bandes criminelles organisées.

En raison de sa proximité avec deux pays grands producteurs de drogue (Pérou et Colombie), l’Équateur est devenu ces dernières années un point de départ des expéditions de drogue vers les États-Unis et l’Europe, via le grand port de Guayaquil.

Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), plus de 550 tonnes de drogue ont été saisies en Équateur au cours des trois dernières années.