Dans un contexte de tensions persistantes autour des eaux du Nil, l’Égypte intensifie ses alliances diplomatiques et stratégiques avec les pays du bassin, en particulier l’Ouganda, à l’occasion d’une visite officielle du ministre des Affaires étrangères à la tête d’une délégation égyptienne. Le Caire réaffirme ainsi sa détermination à préserver sa sécurité hydrique.
Le lundi 4 août 2025, à Kampala, l’Égypte et l’Ouganda ont franchi une nouvelle étape dans leur coopération bilatérale en établissant un cadre commun visant à stimuler l’investissement, renforcer les capacités et développer les ressources en eau. Selon les médias, lors de cette deuxième série de consultations, en présence des ministres des Affaires étrangères, MM. Badr Abdelatty et Henry Oryem Okello, les deux pays ont convenu de favoriser l’implantation d’industries égyptiennes en Ouganda. De plus, plusieurs projets seront déployés le long du Nil, dont la construction de barrages, le captage des eaux souterraines, l’irrigation mécanisée et la production d’énergie solaire.
Dans ce sens, lors de cette visite officielle, le ministre égyptien a réaffirmé que le Caire prendra toutes les mesures nécessaires pour préserver ses intérêts, en s’appuyant sur le droit international. Cette position intervient dans un contexte régional marqué par des rivalités anciennes autour du partage des ressources du Nil, notamment entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie.
Au cœur de ces échanges bilatéraux avec son homologue ougandais, figurait la question cruciale de la sécurité hydrique dans le bassin du Nil. La réunion, à laquelle ont également participé les ministres des Ressources en eau et de l’Irrigation des deux pays, a souligné l’importance d’un dialogue collectif pour aboutir à un accord de coopération régionale. Les deux nations ont rejeté toute action unilatérale, particulièrement la gestion de cette ressource vitale, qui doit reposer sur une base de coopération équitable.
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Mais au-delà de l’enjeu hydraulique, ces consultations s’inscrivent dans une vision géopolitique plus large. D’après des informations relayées par la presse, en consolidant ses relations avec l’Ouganda, l’Égypte cherche à renforcer sa présence dans la région des Grands Lacs, une zone stratégique à l’intersection des intérêts africains et internationaux. Cette diplomatie s’appuie sur des partenariats économiques solides. Le ministre égyptien a d’ailleurs salué la contribution croissante des entreprises égyptiennes dans le développement de l’Ouganda, en particulier dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie, de l’eau et de l’industrie pharmaceutique.
Les discussions entre les deux parties ont également porté sur des dossiers économiques. L’Égypte s’efforce d’accroître sa présence commerciale en Ouganda, en facilitant l’accès de ses produits à ce marché en plein essor. Les responsables ont évoqué la nécessité de développer les investissements, les infrastructures et l’intégration énergétique, des leviers essentiels pour tisser des liens durables entre les deux pays.