L’éducation et les compétences sont essentielles pour booster la productivité, selon l’OCDE

CFC INSIGHTS a présenté le rapport « Dynamiques de développement en Afrique 2024 », coproduit par l’OCDE et l’Union africaine, lors d’un événement majeur à Casablanca le 15 avril 2025 au siège du Conseil régional de Casablanca-Settat. Ce rapport explore les enjeux clés liés à l’éducation, la productivité et l’employabilité en Afrique, mettant en lumière des solutions pour une croissance durable.

 Le 15 avril 2025, Casablanca a accueilli un événement organisé par CFC INSIGHTS, centré sur la présentation du rapport intitulé « Dynamiques de développement en Afrique 2024 : Compétences, Emplois & Productivité ». Ce rapport, fruit d’une collaboration entre l’OCDE et l’Union Africaine, dresse un état des lieux des défis et des opportunités du développement économique en Afrique, en mettant l’accent sur les compétences, l’employabilité et la productivité sur le continent.

Lors de l’événement, Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du développement à l’OCDE, a pris la parole pour souligner des points essentiels concernant les inégalités d’éducation et leur impact direct sur la productivité et l’employabilité en Afrique. Selon elle, l’égalité d’accès à l’éducation et à la formation est cruciale pour renforcer la compétitivité des travailleurs, en particulier pour les travailleurs informels et les femmes, qui constituent une large part de la main-d’œuvre africaine.

L’une des premières conclusions marquantes du rapport concerne la région de l’Afrique du Nord. Bien que cette région affiche un nombre moyen d’années de scolarité de 7,9 ans, un chiffre supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne (6,7 ans), la qualité de l’éducation demeure un point de préoccupation. En ajustant cette statistique pour tenir compte de la qualité de l’apprentissage, la moyenne chute à seulement 6,1 ans. Cela révèle que, malgré les progrès en matière d’accès à l’éducation, l’Afrique du Nord rencontre de sérieux défis en matière de qualité d’enseignement, ce qui affecte la compétitivité de ses travailleurs sur le marché mondial.

Sur le plan de la productivité, l’Afrique du Nord se distingue positivement, avec une productivité moyenne avoisinant 42 000 heures humaines par travailleur. Cependant, la région souffre encore d’un taux d’emploi informel élevé. Cette situation limite l’accès à des emplois formels et de qualité, en particulier pour les femmes bien éduquées, qui se heurtent souvent à des difficultés pour intégrer le marché du travail.

Ragnheiður Elín Árnadóttir a aussi mis en lumière un domaine d’espoir : les énergies renouvelables. L’Afrique du Nord, riche en ressources naturelles et dotée d’un potentiel solaire immense, dispose d’une opportunité unique pour répondre aux ambitions énergétiques du continent. Actuellement, le secteur des énergies renouvelables emploie environ 21 000 personnes dans la région, dont une majorité d’immigrants. Cependant, avec une meilleure infrastructure énergétique, ce secteur pourrait potentiellement créer jusqu’à 2,7 millions d’emplois, soit plus de 100 fois plus que la situation actuelle.

Pour exploiter pleinement ce potentiel, il est impératif que les pays africains développent des stratégies nationales de compétences, alignant l’éducation et la formation sur les besoins évolutifs du marché du travail. Un autre aspect important du rapport souligné par Ragnheiður Elín Árnadóttir est la nécessité de renforcer la formation technique et professionnelle, ainsi que les partenariats public-privé, pour créer un écosystème compétent et innovant.

Enfin, l’amélioration de l’efficacité des systèmes éducatifs pourrait être rendue possible par une augmentation des ressources consacrées à l’éducation. Avec seulement 2 % du PIB africain actuellement alloué à l’éducation, un investissement supplémentaire pourrait générer des résultats significatifs, augmentant de 1,2 année l’espérance de scolarisation dans les régions les plus défavorisées, un impact substantiel pour des économies relativement petites.