L’économie sud-africaine a ralenti à 0,7 % en 2023 contre 1,9 % en 2022 et reste bien en deçà de la croissance des marchés émergents pairs, ont indiqué des participants à une rencontre organisée, mercredi à Pretoria, sur les perspectives économiques de l’Afrique du Sud.
«Les délestages électriques et les défis logistiques pèsent lourdement sur l’activité économique, réduisant l’appétit des entreprises pour les investissements et les dépenses des ménages», ont déclaré des économistes, précisant que l’économie nationale devrait croître de seulement 1,1 % cette année, pour atteindre 1,7 % d’ici 2026.
Ils ont de même souligné que les exportations ont souffert au cours des 12 derniers mois des problèmes énergétiques et logistiques, ainsi que des facteurs de prix.
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Cette morosité économique a eu un impact négatif sur la création d’emplois, qui a été trop lente et insuffisante pour compenser la croissance de la population active, ce qui a fait que le taux de chômage s’est élevé à 32,9 % au premier trimestre de cette année, a déclaré le gouverneur de la banque centrale, Lesetja Kganyago.
Il a expliqué qu’à l’instar de la tendance mondiale, l’inflation globale en Afrique du Sud a ralenti au cours de l’année écoulée, passant de 6,9 % en 2022 à une moyenne de 6 % en 2023, relevant que «ces moyennes annuelles masquent toutefois la volatilité actuelle des composantes sous-jacentes de l’inflation, ce qui démontre à son tour les risques et l’incertitude qui jalonnent la trajectoire de désinflation».
«Depuis septembre de l’année dernière, l’inflation globale fluctue entre 5 % et 6 %, avec de fréquents revers mensuels provenant des prix du carburant, de l’alimentation et des services», a-t-il précisé.
Au niveau mondial, les économistes ont fait constater que le monde est entré dans une ère de nouveaux défis économiques, même si les récents n’ont pas encore été surmontés. Les taux de croissance mondiaux devraient rester globalement inférieurs aux tendances d’avant la pandémie de Covid-19, ce qui reflète l’impact des mesures protectionnistes sur le commerce mondial, les conditions financières relativement strictes ainsi que l’incertitude des trajectoires politiques futures, notent-ils.
Ils font constater que l’inflation reste obstinément élevée et que les niveaux de dette publique à l’échelle mondiale atteignent des «niveaux records. «L’inflation reste une préoccupation majeure pour les banques centrales du monde entier et bien qu’elle soit passée de 8,7 % en 2022 à 6,8 % en 2023, elle reste élevée par rapport aux objectifs d’inflation de 2 à 3 % que de nombreux pays tentent d’atteindre», ont-ils déclaré.