Le Sommet Finance en commun prône une approche mixte pour le financement climatique

Les marchés émergents et les économies en développement ont besoin d’une approche mixte pour financer à la fois l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, ont indiqué des participants au Sommet mondial «Finance en commun» (FiCS), qui se tient du 26 au 28 février au Cap (1470 km de Pretoria).

Les intervenants ont été unanimes à souligner le rôle crucial du financement climatique dans la conduite des efforts de transition, précisant que les financements concessionnels ne représentent actuellement qu’environ 11 % du financement climatique total pour la plupart des gouvernements, en particulier dans les marchés émergents et les pays en développement.

«La marge de manœuvre budgétaire des gouvernements est assez restreinte, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas entreprendre ce chemin seuls», a déclaré à cet égard Boitumelo Mosako, présidente de la Banque de développement d’Afrique australe. Elle a indiqué que le financement du secteur privé, qui représente un tiers des activités économiques mondiales, sera essentiel pour combler le déficit de financement.

Force est de souligner que bien que le financement de la lutte contre le changement climatique ait doublé entre 2018 et 2022, le déficit de financement reste important.

«En 2022, le monde a atteint le cap des 1 000 milliards de dollars de financement climatique, mais l’analyse de l’Initiative pour les politiques climatiques (IPC) montre que même si le financement a doublé depuis 2018, passant de 674 milliards de dollars américains à environ 1.400 milliards de dollars en 2022, il existe encore des lacunes importantes en termes de ce qui doit être financé dans ce domaine», a déclaré le vice-gouverneur de la Banque de réserve sud-africaine, Fundi Tshazibana.

Selon les estimations de l’IPC, environ 7,4 billions de dollars sont nécessaires chaque année au cours de cette décennie pour maintenir le monde sur la bonne voie et limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C.

Mais pour atteindre ces niveaux, les intervenants estiment nécessaire de discuter de la manière d’orienter les flux de capitaux nécessaires à cet égard. Les plus grands déficits d’investissement climatique en termes absolus ont été observés dans le secteur des transports, notent-ils, relevant qu’il est essentiel d’investir davantage dans l’agriculture, la foresterie et les initiatives industrielles.

Les participants relèvent également que le travail effectué par diverses organisations, dont la Banque mondiale, le Système financier et le Réseau pour le verdissement, montre qu’une approche mixte du financement de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique est nécessaire.

«Les partenariats et la collaboration impliquant de multiples acteurs du développement peuvent débloquer des financements privés, accélérer les investissements mondiaux en faveur du climat et accroître l’efficacité de l’utilisation des fonds concessionnels rares», soutiennent-ils.

La cinquième édition du Sommet mondial «Finance en commun» (FiCS) a ouvert ses travaux, mercredi au Cap, en Afrique du Sud, avec pour objectif ultime de faire progresser la résilience climatique dans le continent.

Le Sommet, organisé conjointement par la Banque de développement de l’Afrique australe et la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, réunit des dirigeants mondiaux, des banques publiques de développement, le secteur privé et des organisations philanthropiques pour remodeler la finance durable.

Le rassemblement, qui se tient sous le thème : «Favoriser les infrastructures et la finance pour une croissance juste et durable», sert de plateforme mondiale à plus de 2 000 acteurs du changement qui se consacrent à la création d’un monde plus vert et plus inclusif.

Les participants planchent sur les principaux défis à travers trois piliers fondamentaux, à savoir «La finance inclusive» pour réduire les inégalités, «La transformation numérique» pour combler les écarts technologiques et «Le développement d’infrastructures résilientes au changement climatique», tous visant à créer un monde plus équitable et plus durable.