L’industrie minière africaine est promue à un bel avenir, à la faveur de la hausse de la demande mondiale en minéraux essentiels tels que le cuivre, le lithium et le nickel, à mesure que les économies s’orientent vers la décarbonisation et les sources d’énergie renouvelables, ont indiqué des participants à une conférence tenue, vendredi à Durban, en Afrique du Sud.
«Pour le continent africain, qui abrite certaines des plus grandes réserves de ces minéraux, cela représente à la fois une opportunité et un défi», ont déclaré des intervenants à cette rencontre initiée sous le thème «Perspectives du secteur minier africain».
Ils soutiennent que la manière dont les ressources seront exploitées et la manière dont les capitaux seront alloués détermineront si l’Afrique deviendra un leader de la transition énergétique mondiale ou s’elle ratera le moment.
Les conférenciers relèvent un intérêt de plus en plus croissant des pays africains pour ce secteur porteur, arguant que plusieurs pays tentent de se positionner sur le marché minier, en mettant en œuvre des politiques attractives pour les explorateurs et les investisseurs.
Le continent joue un grand rôle dans ce boom minier mondial, même si les investissements y restent encore modestes, drainant moins de 14 % des investissement étrangers directs (IDE) entre 2018 et 2022, notent-ils, précisant que le secteur minier africain produit essentiellement quinze minerais. Les métaux précieux en comptent pour 45 % des exportations, loin devant les métaux ferreux (23 %), les métaux non ferreux (19 %) et les minerais industriels (12 %).
Abordant le cas du cuivre, des orateurs ont fait constater que la demande pour ce métal ne cesse de croître et que les pionniers qui ont investi dans des projets d’exploration et de développement de terrains vierges constatent désormais des retours sur investissement importants. «Les ressources minérales, comme le cobalt et les minéraux liés à l’hydrogène, sont déjà en hausse, tirées par les progrès du stockage de l’énergie, des véhicules électriques et des technologies de décarbonisation», relèvent-ils.
Dans ce même ordre d’idées, les conférenciers font constater que le continent est particulièrement bien fourni en cobalt, avec plus de 50 % des réserves mondiales et en manganèse (plus de 58 % des réserves mondiales). L’Afrique est également pionnière dans la production de diamants, détenant en 2022 environ 43 % des réserves mondiales, réparties pour l’essentiel entre l’Afrique du Sud, la Namibie, le Botswana, la RDC et l’Angola. Elle est aussi le plus gros producteur de coltan (72 % de la production mondiale) et de chrome, précise-t-on.
Des intervenants soulignent, toutefois, que pour mieux tirer parti des opportunités émergentes, les sociétés minières africaines doivent adopter une approche pérenne en matière de développement des ressources. Une réflexion stratégique à long terme est essentielle pour renforcer la résilience du secteur minier et maintenir la compétitivité, estiment-ils.
Avec MAP